Les policiers n'en croyaient pas leur yeux lorsqu'ils ont perquisitionné chez un homme de 82 ans qui est le président d'un club de ball-trap en Charente-Maritime. 11 fusils, 1 arbalète et plus de 5000 cartouches ont été découverts ainsi qu'une somme d'argent.
L'enquête qui a abouti à la découverte de cet arsenal a démarré à la suite d'une dénonciation auprès du parquet de La Rochelle. Une lettre mettait en cause le président d'un club de ball-trap de Charente-Maritime en lui reprochant des malversations financières. Les policiers de Rochefort, sous la direction du commissaire Xavier Lhermitte, démarrent donc une enquête préliminaire qui va les conduire à recueillir de nombreux renseignements sur cet homme né en 1933 et qui vit dans une grande bâtisse isolée dans la campagne de Tonnay-Charente."Les renseignements nous donnaient l'image d'une personne à la forte personnalité et dotée d'un solide caractère..." explique Xavier Lhermitte. Des menaces proférées par l'octogénaire sont évoquées, des phrases aussi : "Je vais tout faire sauter" qui font dire aux policiers que cet homme présente peut-être des risques importants.
L'homme de 82 ans est convoqué le lundi 14 décembre dans les locaux du commissariat de Rochefort. Parallèlement, un juge des libertés du parquet de La Rochelle délivre une autorisation de perquisition à son domicile "sans son assentiment". Les enquêteurs de Rochefort n'iront pas à cette perquisition les mains vides. Ils demandent l'assistance de l'unité cynophile de Bordeaux spécialisée dans le recherche des armes et des munitions. Ils seront également assistés par une équipe de déminage et par des spécialistes de la recherche d'explosifs.
La perquisition va s'avérer fructueuse puisque les policiers découvrent tout de suite une boîte avec de nombreuses coupures d'euros cachée dans une armoire. En poursuivant ils tombent sur 11 fusils de chasse alors que leur propriétaire n'a déclaré la possession que d'une seule arme à la préfecture. Les policiers découvrent enfin plusieurs stocks de munitions, des milliers de cartouches, des moyens pyrotechniques qui seront détruits sur place par les démineurs. Ils décident de tout rapporter au commissariat pour faire une évaluation complète.
Le président du club de ball-trap a vu sa garde à vue levée au soir de la première journée pour ménager sa santé mais il continue à être régulièrement entendu par les responsables de l'enquête à Rochefort. Sur un plan pénal il risque des poursuites pour détention d'armes sans autorisation. Il pourrait aussi lui être reproché de la négligence dans le stockage des munitions. Sur un plan réglementaire, la préfecture de La Rochelle réfléchit à ce que pourraient devenir ces armes dans un avenir proche.