La "jungle" de Calais, dont la démolition doit commencer ce mardi, est en cours d'évacuation depuis hier matin. Des migrants, tous volontaires pour quitter le plus grand bidonville d'Europe, sont évacués en bus et répartis dans toute la France. Plusieurs sont arrivés dès hier soir dans notre région.
Les migrants arrivés dans la région sont tous des hommes volontaires pour quitter le campement de Calais en cours de démantelement et sa précarité de vie. Ils rejoignent des CAO (centres d'accueil et d'orientation) dispersés sur tout le territoire.49 hommes seuls âgés de 18 à 30 ans, en grande majorité des Soudanais, sont arrivés hier soir dans la Vienne et hébergés à Châtellerault et Mignaloux-Beauvoir, près de Poitiers, pour 16 d'entre-eux. Ils sont installés dans chambres inutilisées d'un foyer pour personnes handicapées dépendant de l'hôpital Laborit. Le maire de Mignaloux, Gérard Sol, était sur place pour les accueillir. Il n'a pas caché son émotion en s'adressant à ces hommes qui n'ont connu que l'errance depuis de longs mois, parlant de "nos frères en humanité". Dans la Vienne, la prise des en charge des migrants est géré par l'association Audacia en partenariat avec l'Etat.
En Charente-Maritime, 29 Soudanais, tous âgés de moins de 25 ans, sont arrivés vers 23h à St-Georges-de-Didonne où ils sont hébergés dans un centre de vacances de la RATP où ils sont pris en charge par l'association l'Escale. Il est prévu que d'autres migrants arrivent bientôt à Corme-Ecluse, à Rochefort et Aux Mathes.
Reportage d'Olivier Riou, Patrick Mesner et Carine Grivet
Enfin dans les Deux-Sèvres, ce sont 19 migrants en provenance de Calais qui ont été accueillis dans le département. 14 d'entre eux, (7 Soudanais, 3 Afghans et 4 Erythréens) ont été installés provisoirement dans des appartements gérés par l’association « Un toit en Gâtine » à Parthenay alors que cinq Soudanais, ont été accueillis dans un ancien EPHAD mis à disposition par l’Armée du Salut à La Mothe-St-Héray.
Les migrants en provenance de Calais vont être accueillis pendant une période transitoire d’au-moins plusieurs semaines, dans des conditions d'hébergement digne des différents centres. Ils n'ont pas le droit de travailler mais vont bénéficier d'un suivi sanitaire et d'une aide à l'orientation pour effectuer, s'ils le souhaient, les démarches afin de faire une demande d'asile en France ou dans un autre pays européen. Ils peuvent aussi demander une aide au retour vers leur pays d'origine mais la très grande majorité ont fui des pays en guerre.