Ce vendredi 12 décembre, la région Rhône-Alpes a rejeté un voeu de soutien au projet Center Parcs présenté par la droite. Le président Jean-Jack Queyranne (PS) a même appelé à "revoir" le projet avant de lui accorder une subvention votée par la collectivité en 2009.
Le texte du groupe Union de la droite et du centre (UDC), rejeté par 87 conseillers régionaux contre 58 qui ont voté pour, avec cinq abstentions et six élus qui n'ont pas participé au vote, voulait réaffirmer le soutien de la région au Center Parcs de Roybon (Isère) "face à l'agitation de quelques anarchistes qui tentent de (le) bloquer".
En 2009, la collectivité rhônalpine avait voté une délibération accordant jusqu'à sept millions d'euros de subvention au projet du groupe Pierre & Vacances, mais Jean-Jack Queyranne a réclamé la semaine dernière au préfet de région d'en suspendre les travaux, dans l'attente d'une décision du tribunal administratif de Grenoble. L'audience devant le juge des référés sur des recours déposés par plusieurs associations à l'encontre du projet a lieu le 18 décembre.
"Ce voeu n'existerait pas s'il n'y avait pas eu vos déclarations", a lancé à Jean-Jack Queyranne au président du groupe UDC, l'Isérois Fabrice Marchiol, en dénonçant un "acte politique" du socialiste destiné à préserver son alliance avec les écologistes aux prochaines élections régionales. "Nous vous demandons de dire non à la spirale zadiste", que "vous encouragez (...) à s'accrocher dans les arbres" en demandant la suspension des travaux, a poursuivi Fabrice Marchiol.
D'ici à la décision du tribunal, "il faut qu'il y ait le temps de l'apaisement et non pas le temps de la confrontation, il faut que le statu quo demeure de façon à ce que la situation ne soit pas irréversible", a répondu M. Queyranne.
"Le dossier Center Parcs sur lequel nous avons délibéré en 2009 a été déposé à la région, il est en cours d'instruction par les services", a-t-il ajouté, soulignant que le projet avait "beaucoup évolué" et que la collectivité devait le "revoir à l'aune des éléments nouveaux" avant de débloquer éventuellement des fonds.
Le Center Parcs de Roybon est soutenu par la quasi-totalité des élus locaux, de droite comme de gauche, qui font valoir d'importantes retombées économiques alors que ses adversaires s'appuient sur les conclusions défavorables d'une enquête publique.
Des élus socialistes se sont d'ailleurs abstenus ou n'ont pas pris part au vote vendredi dans l'hémicycle régional, un conseiller socialiste, maire d'une commune voisine de Roybon, votant même pour le voeu présenté par la droite.