Après la décision du préfet d'interdire l'accès au stade aux supporters bastiais, le ministre de l'Intérieur a enfoncé le clou. Il interdit aux supporters corses de se rendre à Nice. La grogne monte des deux côtés.
"Considérant que l'équipe du SC Bastia rencontrera celle de l'OGC Nice au stade du Ray à Nice le 29 septembre 2012 à 20 heures ; qu'il existe une rivalité historique, profonde et violente entre les groupes de supporters des deux clubs, en contradiction avec tout esprit sportif, qui s'est traduite en particulier par des incidents nombreux, violents et récurrents de nature à troubler l'ordre public, tant lors des rencontres de football entre l'équipe du SC Bastia celle de l'OGC Nice qu'à l'occasion des déplacements du club du SC Bastia..." explique l'arrêté déposé par Manuel Valls, ministre de l'Intérieur.Un embargo de 24 heures
Ce dernier stipule que "le 29 septembre 2012, de zéro heure à minuit, le déplacement individuel ou collectif, par tout moyen, de toute personne se prévalant de la qualité de supporter du club du SC Bastia ou se comportant comme tel est interdit entre la Corse et la commune de Nice."
Le message est clair. Aucun supporter bastiais ne pourra transiter entre la Corse et Nice samedi. Les supporters ne sont pas étonnés. Une rivalité existe bien entre les deux clubs et ce depuis des années. Elle a d'ailleurs déjà poussé des supporters jusqu'à l'affrontement à plusieurs reprises lors des dernières saisons. Il y a quatre mois, un incident éclatait avant un match opposant Bastia à Fréjus. Lors de la saison 2003-2004, de violents échauffourés avaient également eu lieu à Bastia, lorsque les Niçois s'étaient rendus en Corse.
Des supporters en rogne
Des deux côtés de la méditerranée, le mécontentement se fait sentir. En réaction à cette décision, "le mouvement Femu a Corsica devrait déposer, demain, un recours en référé devant le tribunal administratif de Bastia contre cet arrêté ministériel" a précisé le site internet corsematin.com. À Nice, on déplore "une politique du tout-sécuritaire", une "exploitation de la peur qui surclasse les droits fondamentaux des citoyens" et l'impression que les instances "veulent écarter les supporters et mettre en place un système de spectateur-consommateur."