Toute la semaine le Ballet National de Marseille a offert deux pièces remarquables au public qui ne s'y est pas trompé, puisque la salle du Grand Studio du BNM était pleine durant les 5 représentations.
Le sixième pas de Kelemenis avec Katharina Christl
C'est une rencontre entre le célèbre chorégraphe marseillais Michel Kelemenis et la magnifique danseuse allemande du BNM Katharina Christl. Un dialogue dansé entre deux artistes à forte personnalité, qui confrontent leur vision. Comme l'explique Michel Kelemenis, "le duo est comparable à un lancer de dé, au sens de la mise en jeu de tous les possibles".La danseuse contemporaine s'essaye aux pointes pour la première fois. Discipline bien éloignée du concept artistique de Katharina et à l'inverse, outil technique bien connu de Kelemenis.
Le danseur revient à la danse, en dansant lui-même. Mais cette semaine c'est Yasuyuki Endo qui a pris sa place. Le duo est différent, mais reste fort et poétique.
Depuis un an, Michel Kelemenis s'investit dans Kap Maison pour la danse installée dans le 3 arrondissement de Marseille. Du 10 au 14 décembre 2012, Klap rend hommage à Dominique Bagouet. Un rendez-vous à ne pas manquer.
Mayday, Mayday, Mayday, this is...
Les amateurs connaissent bien cette pièce de Yasuyuki Endo. Le danseur japonais du Ballet National de Marseille, assistant de Frédéric Flamand, était au Japon le 11 mars 2011, le jour du tremblement de terre et du tsunami de Tohoku. De retour à Marseille, profondément touché par ce qu’il venait de vivre, il décide de créer une pièce dans l'urgence, pour une soirée au profit des victimes. Mayday Mayday Mayday, this is... D'une expression répétée 3 fois sur les radios pour signaler une situation de détresse et appeler au secours. SOS SOS SOS...Le spectacle est présenté pour la première fois en mai 2011 au Théâtre de La Criée à Marseille. C'est un triomphe. Les 30 minutes célébrent la vie. La vingtaine de danseurs offre sur scène toute son énergie à la volonté créative de leur ami chorégraphe ravagé par la douleur. Les mouvements dynamiques des danseurs rappellent l'art du combat japonais.
Les danseurs semblent avoir comme mots d'ordre : tout donner, ne pas décevoir Yasuyuki Endo, être généreux et solidaires. Les costumes sont colorés. La musique est énergisante avec le son des tambours de Tokyo et des percussions de Kodo. La troupe prend un plaisir évident à s'exprimer. Envoutée, elle contamine les spectateurs.
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Revoir cette pièce est toujours un pur moment de bonheur. Elle est remplie d'espoir et donne des ailes. On a envie de se lever de son fauteuil et d'aller danser, d'être bon avec son voisin. Mayday, Mayday, Mayday, This is...nous fait vivre un moment d'union et de partage extrêmement nécessaire de nos jours.