"J'aime transmettre avec l’idée que les gens pensent que c’est difficile" : Nadège Béchu enseigne les claquettes

Apparues il y a deux siècles, popularisées grâce au cinéma, les claquettes ont traversé le temps sans prendre une ride. À Bugeat, sur le plateau de Millevaches, Nadège Béchu anime des cours de "tap dance" depuis plus de vingt-cinq ans, pour tous les publics.

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"Un aller, un retour, et on pose ! Un, deux, trois... Allez, on fait un balayage !", ordonne la professeure. En plein cours d'initiation aux claquettes, les instructions fusent dans cette grande salle de Bugeat, convertie pour l'occasion en studio de danse. Aux manettes Nadège Béchu. Cette passionnée enseigne depuis qu'elle est âgée d'"une vingtaine d'années", se rappelle-t-elle.

Mon père mettait tous les enfants à la musique et moi, il n’y avait aucun instrument qui me parlait jusqu’au jour où j’ai vu un film de claquettes à la télé. J’avais six ans, je me suis agitée dans tous les sens. C’était mon truc !

Nadège Béchu

Professeure de claquettes

Vidéo - Un cours de claquette avec Nadège Béchu

durée de la vidéo : 00h02mn58s
Apparues il y a deux siècles, popularisées grâce au cinéma... Les claquettes ont traversé le temps sans prendre une ride. A Bugeat, sur le plateau de Millevaches, Nadège Béchu anime des cours de "tap-dance" depuis plus de vingt-cinq ans, pour tous les publics. ©Antoine Jégat et Margaux Blanloeil - France Télévisions

Autour d'elle, une dizaine d'enfants, les yeux rivés sur leurs pieds, tentent d'imiter les mouvements de la professionnelle. "J’aime bien le bruit que ça fait, réagit Astrée. J’aime bien quand on fait en groupe." "J’aime bien le bruit que ça fait, c’est un peu pareil qu'Astrée", renchérit Freya.

"On a déjà fait deux fois et là, c'est notre troisième fois et on adore ça. J’aime bien jouer avec mes pieds. Ça change de ce qu’on voit de partout !", remarque Elisa

En fait, on n’a pas les mêmes ferrailles entre les deux, du coup ça fait pas le même son.

Astrée

élève de claquettes

"J'aime transmettre avec l’idée que les gens pensent que c’est difficile, que ce n'est pas abordable et que les gens me disent finalement, c'est sympa!", se réjouit Nadège.

Les origines des claquettes

Dans un article, Le Monde revient sur l'origine des claquettes appelée "tap dance" en anglais. Cette danse est officiellement née aux États-Unis au XIXe siècle. On y apprend, grâce à Fabrice Martin - interprète, chorégraphe et pédagogue, multiprimé en championnats internationaux - que les claquettes sont une hybridation entre "d’un côté, la frappe de pieds des esclaves noirs, qui communiquaient entre eux par ce moyen, et, de l’autre, la danse traditionnelle en sabots de bois des émigrés irlandais en Amérique du Nord. Ces deux branches se sont rencontrées pour se déployer dans un style et une technique uniques", poursuit-il dans ce même article.

Parmi les premières figures de cette danse, l’Afro-Américain William Henry Lane au XIXe siècle, originaire du quartier pauvre et populaire de Five Points, à New York. Bill "Bojangles" Robinson qui devient la star du vaudeville américain au début du XXe siècle, fut aussi un grand danseur de claquettes.

"En fin de semaine, on arrive à quelque chose"

"Ce n'est pas commun. On est Lyonnais et on n’a pas ça à Lyon et c’est une belle découverte", s'enthousiasme une maman venue accompagner sa fille au cours de danse.

"Ça commence par un vacarme et en fin de semaine, on arrive à leur faire faire quelque chose en musique et que ce soit harmonieux, rassure Nadège tandis que le parquet de la grande salle porte les vibrations des frappes des enfants.

"C’est un instrument de percussions. C’est vrai que c’est souvent lié au Jazz, au boogie-woogie. Je suis fan parce que c’est vraiment l’époque que je préfère, mais on peut faire des claquettes sur du Michael Jackson, peu importe en fait."

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