Le groupe Eon a annoncé être désormais autorisé à convertir sa centrale à charbon de Gardanne en unité biomasse. Apres la signature par le préfet de l'autorisation d'exploiter, le 29 novembre dernier.
"EON se réjouit de cette étape majeure pour la réussite de ce projet ambitieux (...) qui évitera le rejet de 600.000 tonnes de C02 par an en région PACA", indique le numéro un allemand de l'énergie dans un communiqué. La nouvelle unité, qui devrait fournir "l'équivalent de la consommation électrique de 440.000 foyers (hors chauffage)", traitera 850.000 tonnes de combustible biomasse
chaque année. Des plaquettes forestières, des résidus verts ou viticoles seront entre autres utilisés.
Les travaux, qui nécessitent un investissement de près de 220 millions d'euros, devraient commencer au premier trimestre 2013, précise le communiqué. "Des discussions ont été initiées avec divers investisseurs institutionnels français", indique Eon, "au premier rang desquels CDC Infrastructure, filiale de la Caisse des dépôts et consignations".Eon n'avait jamais auparavant évoqué de discussions avec la Caisse des dépôts.
Deux ultimes conditions selon EON
Le groupe allemand souligne néanmoins qu'il reste "deux ultimes conditions" au début des travaux: le rachat de l'électricité ainsi que l'organisation locale des équipes d'exploitation. La question de la réorganisation des équipes est un des points de blocage avec
la CGT, syndicat majoritaire sur le site, en grève depuis lundi. Le syndicat craint la perte d'une vingtaine d'emplois (sur 182 actuellement). "Les doutes (quant à la réalisation du projet - ndlr) demeurent", a également dit à l'AFP Nadir Hadjali, secrétaire adjoint de la CGT sur le site, ajoutant que "la direction nous demande de négocier sous peine que le projet ne se fasse pas".
" Un Mittal bis " selon les Verts
Pour le député EELV des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, "nous sommes face à un Mittal bis". "Nous sommes face au même type de promesses, des promesses qui ne sont pas réalistes", a-t-il dit à l'AFP mercredi. "Hormis Eon, qui est plus dans le déclaratif, personne ne pense que c'est possible" d'extraire autant de bois dans la région, a-t-il expliqué. Rappelant qu'Eon avait
présenté un 1er projet (finalement retoqué) prévoyant 80% d'importation de bois,
il a estimé que ce 2e projet, qui prévoit d'atteindre un approvisionnement local
à 100% en 2025, était "irréalisable".