Le parquet de Marseille a fait appel de la remise en liberté de B. Barresi et M. Campanella mis en examen mercredi soir dans le cadre de l'affaire des marchés publics des Bouches-du-Rhône et laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
Une 10e de chefs de mise en examen retenus
Bernard Barresi et Michel Campanella ont été mis en examen notamment pour blanchiment et association de malfaiteurs. Le parquet avait requis le placement des deux hommes en détention provisoire, mais le juge des libertés n'a pas suivi ces réquisitions.Au total ce sont néanmoins une dizaine de chefs de mise en examen qui ont été retenus à l'encontre des deux hommes. "Pour le dire vulgairement, c'est tout le code pénal", a lancé l'avocat de Michel Campanella, Me Jean-Jacques Campana, à sa sortie du tribunal mercredi soir.
Bernard Barresi, qui était en garde à vue depuis lundi à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, a été mis en examen par le juge Charles Duchaîne pour blanchiment, association de malfaiteurs en vue de trafic d'influence, faux et usage de faux. Michel Campanella, autre figure présumée du milieu, a également été mis en examen et laissé libre sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rencontrer ses co-mis en examen, a précisé Me Campana. Six personnes toujours en garde à vue dans le cadre de ce dossier doivent être présentées dans la journée de jeudi au juge d'instruction.
L'affaire Guérini
C'est dans le cadre de ce vaste dossier que le président PS du département, Jean-Noël Guérini, également sénateur, fait l'objet d'une nouvelle demande de levée de son immunité parlementaire de la part du juge d'instruction. Cette demande doit être examinée par le Sénat le 12 décembre.Le maire (UMP) de La Ciotat Patrick Boré a été pour sa part entendu comme témoin, a-t-on appris auprès de la mairie.
Dans sa requête datée du 31 octobre, le juge Charles Duchaîne, qui souhaite pouvoir entendre Jean-Noël Guérini sous le régime de la garde à vue, évoquait "un groupement formé par, et autour, d'Alexandre Guérini", frère de l'élu.
"Cette collusion systématique, c'est-à-dire pérenne et organisée, constitutive d'une association de malfaiteurs en vue de la corruption, du trafic d'influence et finalement du détournement de fonds publics, était scellée entre différents individus parmi lesquels Patrick Boudemaghe et Alexandre Guérini, mais également Bernard Barresi, malfaiteur notoire", ajoutait le juge.
Ce dossier porte sur des entreprises ayant remporté des marchés publics "dans des conditions suspectes" auprès de collectivités du Sud-Est dont le conseil général des Bouches-du-Rhône.
Le trio Boudemaghe-Guérini-Barresi est notamment soupçonné d'avoir recouru à des pots-de-vin pour décrocher ou faire obtenir des marchés.
Bernard Barresi avait été interpellé en juin 2010, avec M. Campanella, lors d'un vaste coup de filet, après 18 ans de cavale. Recherché pour l'attaque d'un fourgon bancaire à Mulhouse en 1990, il a été acquitté en mars aux assises du Haut-Rhin. Les deux hommes avaient été remis en liberté.