Sa décision était très attendue par le monde judiciaire. Le tribunal administratif de Marseille a ordonné aujourd'hui des mesures sanitaires à l'administration de la prison des Baumettes.
L'Observatoire Indépendant des Prisons avait saisi le juge des référés, dénonçant les mauvaises conditions de détention de la prison marseillaise.
Pour faire "cesser les atteintes portées aux libertés fondamentales des détenus des Baumettes", l'OIP proposait plusieurs mesures de sauvegarde. L'une d'entre elles consistait à s'attaquer au plus vite à la présence des rats et des autres nuisibles dans l'établissement. Et à sécuriser les cellules exposées aux fils électriques dénudés.
Aujourd'hui, l'ordonnance rendue par le tribunal administratif de Marseille va dans ce sens : chaque cellule des Baumettes "devra disposer d'un éclairage artificiel et d'une fenêtre en état de fonctionnement". L'administration devra également "faire procéder à l'enlèvement des détritus dans les cellules et les communs", et éviter que "les repas soient entreposés sur le sol ou à proximité des bennes à ordures".
La partie n'était pas gagnée, car, de son côté, le ministère de la Justice contestait la notion d'urgence. Dans son action, l'OIP était suivi par l'Ordre du Barreau de Marseille, le Conseil National des Barreaux, le Syndicat des Avocats de France et le Syndicat de la Magistrature. L'organisme indépendant, soutenu par les professionnels de la justice, comptait bien peser sur la décision du juge des référés.
Hasard du calendrier, la visite des représentants de l'Observatoire Indépendant des Prisons, faisait suite à quelques jours près, à celle du contrôleur des prisons. Dans un rapport alarmant, ce dernier avait dénoncé l'état sanitaire de la prison marseillaise et les mauvaises conditions de vie des détenus.