Luka Karabatic, le joueur d'Aix-en-Provence, sa compagne et celle de son frère Nikola ont été entendus hier, jeudi, à Montpellier dans l'affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs, mardi ce sera au tour de Nikola, après de nouvelles révélations dans l'affaire.
Géraldine Pillet, la compagne de Nikola, a été auditionnée pendant presque 2 heures, mais son avocate Me Chantal Corbier a déclaré devant la presse qu'elle ne répondrait "pas sur le fond du dossier", regrettant les "fuites" et les "violations du secret de l'instruction".
Luka Karabatic l'ancien joueur de Montpellier, qui a depuis signé à Aix-en-Provence, et sa compagne Jeny Priez sont arrivés un peu plus tard, la jeune femme étant convoquée à 10h30 par le juge d'instruction, le joueur dans l'après-midi. Me Antoine Camus, qui conseille Mlle Priez, attend l'évolution de l'affaire "tout à fait serein" compterait demander "dans les jours qui viennent" que l'animatrice obtienne le statu de "témoin assisté" plutôt que celui de mise en examen.
Quant aux avocats de Luka Karabatic, dont l'audition a duré une bonne heure, ils ont affirmé que le joueur avait répété sa version des faits, Me Jean-Marc Phung précisant que, sur les paris illicites qu'il a reconnus, "il n'avait pas changé d'un iota sa position". Pour son confrère Me Mickaël Corbier, ce dossier "qui était un peu fatigué, est en train de rendre son dernier souffle".
"Ce qui nous interroge aujourd'hui, c'est de savoir pour quelle raison, de façon systématique et chirurgicale, avant chaque audition, des informations qui sont couvertes par le secret de l'instruction sortent très opportunément, de façon à nous mettre la pression", a ajouté l'avocat. "Qui veut la peau de Nikola Karabatic?" Même son de cloche chez l'avocat de Nikola Karabatic, Me Jean-Robert Phung. "Moi, je pose la seule question qui m'intéresse: qui veut la peau de Nikola Karabatic et pourquoi?", a-t-il demandé.
Eliminée avec les Experts mercredi en quart du finale du Mondial-2013 par la Croatie (30-23), la star du handball français a toujours nié avoir parié. Mais la presse s'est fait l'écho d'expertises informatiques, versées au dossier, qui indiquent qu'une application de la Française des Jeux, téléchargée sur son téléphone la veille du fameux match contre Cesson en mai dernier, a été supprimée en septembre avant que n'éclate le scandale.
Des informations qui font "pschitt", selon Me Jean-Robert Phung: mardi, le joueur emblématique des Bleus et de Montpellier répètera devant le juge sa "vérité": "Il n'a jamais parié, il a toujours été contre le pari".
nikola Karabatic, qui ne s'exprime que sur sa page Facebook, n'a pas commenté les derniers rebondissements de l'affaire et n'a fait que changer sa photo de couverture en hommage à Didier Dinard, avec ce seul commentaire: "Grosse pensée pour 2 grands champions et surtout 2 super potes avec qui on a tout gagné. Rien que pour eux on voulait aller au bout : Didier Didier Dinart et Daouda Karaboué ! Did et Doudou RESPECT !!".
L'avocat de N. Karabatic s'en prend à Canayer
Il est "extraordinaire que ces éléments sortent, alors qu'ils sont dans la procédure depuis trois à un mois, le jour du quart de finale (des Bleus, ndlr) dont vous connaissez le résultat", a déploré l'avocat au sujet des fuites dans la presse, en mettant en cause l'entraîneur du club héraultais, Patrice Canayer. "On ne sait plus s'il est pour le club ou contre le club, pour ses joueurs ou contre ses joueurs. (...) Il faudra qu'un jour et très rapidement M. Canayer clarifie sa position", a prévenu Me Phung.
Prenant la défense de l'entraîneur, le président du club, Rémy Lévy, a déclaré à l'AFP que "lorsqu'il s'exprime, Patrice Canayer est dans la ligne de conduite du club, c'est-à-dire celle qui cherche à connaître la vérité, quelle qu'elle soit, il n'est pas dans celle consistant à charger ou à protéger des joueurs".
Pour M. Lévy, qui voit dans ces accusations "un signe d'affolement", les avocats des Karabatic "n'arriveront pas à créer des brèches" entre le club et l'entraîneur. Les deux frères et leurs compagnes avaient été mis en examen en octobre, avec d'autres personnes, dans cette affaire d'escroquerie présumée au préjudice de la Française des Jeux.
Licencié par Montpellier et engagé par Aix-en-Provence depuis le scandale, Luka a reconnu avoir parié plusieurs milliers d'euros, tandis que la compagne de Nikola dit avoir parié 1.500 euros de sa propre initiative.