Procès d'un crime sanglant lundi à Gap

Les assises de Gap jugent à partir de demain un homme au lourd passé carcéral poursuivi pour avoir égorgé puis éviscéré un ami qui l'hébergeait depuis sa sortie de prison.

C'est une histoire digne d'un film d'horreur que les jurés d'assises de Gap vont essayer de comprendre demain.

Un jeune homme de 29 ans, a été égorgé et poignardé d'une cinquantaine de coups de couteau, avant d'être éventré puis éviscéré dans son appartement de Gap le 17 juin 2010, à la suite d'une simple dispute.
Son agresseur avait ensuite lancé ses viscères sur les murs de l'appartement.
L'accusé avait été retrouvé sur la scène du crime, endormi après avoir absorbé des médicaments pour tenter de se suicider.

La scène s'était déroulée en présence d'un témoin, ami de la victime, qui avait prévenu la police, lui expliquant qu'il venait de se passer "une véritable boucherie".
Il ne sera pas là pour témoigner aux assises, s'étant suicidé début janvier.

L'enquête a révélé que le matin même du meurtre, l'accusé avait consulté un médecin psychiatre qui lui avait prescrit des médicaments et demandé à le revoir quelques jours après pour décider d'une éventuelle hospitalisation.
Il a effectué plusieurs séjours en unité psychiatrique, mais en est sorti à chaque fois très rapidement, "aucun élément ne justifiant son internement d'office", a relevé le procureur de la République de Gap, Philippe Toccanier.

"Mon client est conscient de ce qu'il a fait et ne souhaite en aucun cas plaider la folie. Certes, il y a une altération de ses facultés mentales au moment des faits, mais pas d'abolition", a déclaré l'avocate de l'accusé, Me Aline Duratti.

 "Relève-t-il de l'internement psychiatrique?"

"Ce dossier pose une vraie question. Relève-t-il de l'internement psychiatrique, alors qu'aucun expert ne dit qu'il en justifie, ou de la prison, et dans ce cas il doit être placé en cellule d'isolement si l'on ne veut pas courir le risque, non négligeable, qu'il s'en prenne à ses codétenus?", interroge Philippe Toccanier.
L'accusé, "qui n'arrive toujours pas à expliquer les faits" selon son avocate, avait raconté au cours de l'enquête avoir "pété les plombs" parce que la victime lui avait demandé de se taire. Quelques années auparavant, dans un contexte similaire, il s'en était également pris, scalpel et couteau à la main, à un homme qui a eu la vie sauve. Il avait été emprisonné aux Baumettes à Marseille à la suite de cette affaire, d'où il est sorti moins de deux semaines avant le meurtre de Gap. Pendant sa détention provisoire émaillée d'incidents, le quadragénaire a en outre pris en otage sous la menace d'une arme blanche une infirmière et un surveillant de prison.

"La détention n'a servi à rien si ce n'est à empirer ce qui était en lui", conclut, dubitative, son avocate. Son client avait déjà été condamné en 20 ans à vingt-trois reprises, principalement pour "violences avec arme".
Sa victime est un homme avec qui il avait séjourné en prison quelques années auparavant.

Le chef d'acte de barbarie n'est pas retenu contre Laurent Orsini, 41 ans, l'éviscération ayant eu lieu post-mortem.
Il encourt cette fois-ci 30 ans de prison.
Le verdict est attendu mercredi.


Newsletter de la Préfecture du 29 janvier 2012 :
La loi du 5 juillet 2011 a réformé les modalités d'application de ces soins. Elle a renforcé les droits des personnes soignées par l’intervention systématique du juge des libertés et de la détention (JLD), seul compétent depuis le 1er  janvier 2013  du contentieux des mesures de soins psychiatriques sans consentement.

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