Après plus de 5 ans de cavale, Paul Lantieri se présentera lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour l'ouverture du procès de l'affaire du Cercle de jeux parisien Concorde.
C'est son avocat Emmanuel Daoud qui l'a annoncé, en indiquant dans un tweet, daté du vendredi 24 mai à 23h59, que son client "sera présent devant ses juges et répondra aux accusations portées contre lui". Lundi matin, la justice signifiera à Paul Lantieri, son mandat d'arrêt qui devrait être mis à exécution. En cavale, depuis 2007, Paul Lantieri compte "s'expliquer" devant le tribunal de Marseille a révélé Maître Daoud, pour association de malfaiteurs, blanchiment et extorsion de fonds, dans ce dossier "d'un affairisme sournois et assassin" de l'avis du parquet. Il risque jusqu'à 10 ans de prison. Comme la vingtaine de personnes appelée à comparaître.
Tout commence à l'été 2006, quand la police découvre que Paul Lantieri, gérant du restaurant La Rotonde à Aix-en-Provence, est impliqué dans les suites d'un triple assassinat survenu au bar des Marronniers à Marseille en avril de la même année. Il avait organisé par téléphone depuis Paris, la prise en charge médicale de Ange-Toussaint Federici,après la tuerie du bar des Marronniers à Marseille qui avait fait trois morts dont le caïd local Farid Berrahma. Ange-Toussaint Federici a été condamné à trente ans de réclusion criminelle dont deux tiers de sûreté, en décembre 2012, pour sa participation à la tuerie des Marronniers. Paul Lantieri est poursuivi dans cette affaire pour recel de malfaiteur. Arrêté en 2007, Paul Lantieri est relâché.
Le cercle Concorde servirait à blanchir de l'argent
Mais des perquisitions révèlent l'ampleur de sa surface financière et ses liens avec un des parrains présumés de la pègre corso-marseillaise, Dominique Venturi, dit "Nick". Des écoutes téléphoniques indiquent que le Cercle Concorde servirait à blanchir de l'argent illicite. Fermé en 1988 sur les Champs-Elysées, le Cercle avait été relancé rue Cadet, entre 2004 et 2006, par des proches de Lantieri associés à Edmond Raffali, son ancien directeur. Bénéficiant alors, au vu du flou qui l'entourait, d'une "tolérance administrative accablante" de la part du ministère de l'Intérieur, selon les juges.Mais rapidement, l'ambiance s'envenime entre Lantieri et Raffali - "je veux savoir ce qu'il y a comme argent et où il part", s'emporte un jour ce dernier - qui en appellent au printemps 2007 à l'arbitrage de leurs financeurs clandestins:
- Roland Cassone, décrit dans le dossier comme un "vieux monsieur" qui "fait penser à Marlon Brando dans Le Parrain"
- Marcel Ciappa, "recouvreur de créances"
- Jean-François Federici, frère d'"ATF" et Jacques Buttafoghi, deux membres de la bande corse dite de la Plaine orientale, alors en plein essor.