Mediapart révèle que 72 millions d’euros auraient été détournés par l’entreprise immobilière de Roch Tabarot en Espagne pour financer notamment les campagnes de Michèle Tabarot, députée maire du Cannet, et de son autre frère. Une plainte sera déposée à Grasse dans les prochains jours.
Mis en examen par les juges espagnols pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions d’euros, Claude Roch Tabarot aurait vendu des centaines de maisons à bâtir
sur des terrains qui ne lui appartenaient pas. Selon les pièces de l’enquête consultées par Mediapart, son groupe immobilier, Riviera Invest, aurait aussi opéré des retraits en espèces, à hauteur de 13,5 millions d’euros, et de nombreux virements vers différents pays dont la France. Selon le site, Michèle Tabarot aurait profité de cette vaste escroquerie menée par son frère pour financer certaines de ses compagnes électorales.
Egalement dans le viseur de la justice: le deuxième frère de Michèle, Philippe Tabarot, conseiller général UMP des Alpes-Maritimes et candidat à la mairie de Cannes en 2008 puis en 2014. Lors d'un débat organisé par France 3 Côte d'Azur durant la campagne électorale de 2008, Jean Martinez, divers droite, déclarait qu'il avait fait l'objet d'une tentative de subornation par "l'entourage de Philippe Tabarot:
Les victimes, une vingtaine en France, annoncent qu'elles vont déposer une plainte à Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Maître William Bourdon, avocat notamment de l'association Transparency international, devrait la déposer contre Roch Tabarot et X pour "escroquerie en bande organisée, complicité et recel et blanchiment".
Robert Garcia, ancien proche de la famille Tabarot estime avoir perdu 340 000 euros dans l'achat de dix studios dans une des résidences que devait construire en Espagne Riveira cost invest dirigée par Roch Tabarot. Il a décidé de regrouper les plaignants derrière lui. Il assure:
"Je sais que des centaines de milliers d'euros ont été transportés en voiture jusqu'à Cannes quelques mois avant les élections de 2008."
Affaire Tabarot: les victimes de Riviera... par MediapartUne position soutenue par Miguel Cancela, agent immobilier français, qui s'estime floué par Riviera Cost invest:
« On veut savoir où est passé notre argent » par Mediapart
La riposte
Michèle et Philippe Tabarot ont décidé de riposter. Dans Nice-matin, Michèle Tabarot explique:" Les prétendues révélations de Médiapart contre mon frère datent de 2008 et ont déjà fait l'objet de deux non-lieux prononcés par le magistrat instructeur et le procureur qui les ont considérées comme infondées. Ni mon autre frère, Philippe, ni moi, n'avons jamais été concernés par ce dossier."
Pour Philippe Tabarot: " On voit à travers ces prétendues révélations de Médiapart que la campagne électorale cannoise a véritablement démarré. Décidément, ma candidature dérange beaucoup. "
Médiapart réagit à ces déclarations par l'intermédiaire de Fabrice Arfi
Le clan Tabarot est «scandalisé» par les révélations de Mediapart. Et sa “riposte” est très, très impressionnante...: nicematin.com/cannes/scandal…
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) 13 juin 2013
Le reportage de Nathalie Layani, Didier Beaumont et Jimmy Juvigny:Intervenants:
- Jean Martinez, candidat divers droite à l'élection municipale de mars 2008
- William Bourdon, avocat de Robert Garcia