Selon nos confrères de La Provence, dans la nuit du 12 au 13 août, un patient armé a séquestré des infirmières de l’Hôpital Nord de Marseille. Le personnel des hôpitaux réagit. Les politiques s'emparent de la question.
Il y a plus de 15 jours, vers 2 heures du matin, "un patient est sorti de sa chambre et a fait irruption dans les couloirs du service, un revolver à la main, raconte le Professeur Pascal Thomas, spécialiste de la greffe pulmonaire, à la journaliste Sophie Manelli. "Il interdisait à quiconque d’entrer ou de sortir de l’unité, menaçant de buter le premier qui désobéirait ou qui donnerait l’alerte." La journaliste poursuit, en indiquant que le forcené, avait été opéré d’une blessure par balles, reçu quelques jours plus tôt dans un bar de Saint-Antoine et qu'il était convaincu qu'il était poursuivi par ses agresseurs. L'homme a été exclu de l'établissement, et le personnel n'a pas porté plainte par peur de représailles, indique la journaliste de La Provence.
Ci dessous le reportage de Henri Seurin, Jo Lovett et Jean-Pierre Boisseau réalisé jeudi 5 septembre 2013.
La réaction de Manuel Valls
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a assuré jeudi qu'il n'y avait eu "ni prise d'otage, ni séquestration" à Marseille, après l'évocation dans la presse d'un incident survenu en août dans un hôpital de la ville."Contrairement a ce qui a été rapporté par La Provence, il n'y a eu ni prise d'otage, ni séquestration à l'hôpital Nord de Marseille dans la nuit du 12 au 13 août", "En revanche, un incident qui n'était pas anodin, mais qui n'a pas été caché, qui n'a été caché par personne, a bien eu lieu (...). Il a d'ailleurs fait l'objet d'une dépêche AFP quelques jours après", a-t-il précisé, appelant "chacun" à la "mesure" et à la "maîtrise des mots".
Cet incident avait dans un premier temps été raconté à la presse par une représentante syndicale le 19 août, en marge d'une autre affaire concernant un infirmier des urgences de l'hôpital de la Conception blessé au bras par un homme mêlé à une affaire de meurtre. Selon M. Valls, "un patient bien connu de la justice, hospitalisé pour blessure par balle et redoutant d'être à nouveau victime d'une tentative de meurtre, aurait été vu avec une arme et aurait sommé le personnel de ne rien dire sur la présence de celle-ci".
"Ce sont des faits graves. Mais les mots ont leur importance", a souligné M. Valls, qui a affirmé que les policiers étaient ensuite "intervenus", sans toutefois retrouver l'arme, "malgré une inspection minutieuse".
Le ministre répond au maire de Marseille
Interrogé sur les propos du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP), qui avait critiqué mercredi l'annonce de renforts policiers à Lille, estimant que sa ville ne recevait pour sa part des renforts qu'au "compte-gouttes", M. Valls a assuré ne pas vouloir "polémiquer". "Marseille a été la première ville de France à recevoir des renforts massifs de police et de gendarmerie", a affirmé le ministre, parlant de "polémiques politiques à l'approche des élections municipales". Selon lui, "235 policiers" et "quatre unités de forces mobiles" ont été déployés en renfort dans la ville ces derniers mois. "Aucune autre agglomération ne bénéficie d'un tel appui", a-t-il insisté, appelant les responsables politiques à "l'unité".