Le rapport concernant la société d'économie mixte 'Sema), révèle de nombreux dysfonctionnements dans sa gestion. "Marseille Aménagement" est le bras armé de la municipalité pour l'aménagement et la réhabilitation de la cité phocéenne.
Dans ce rapport révélé par La Provence, qui doit être présenté au conseil municipal le 7 octobre et dont l'AFP a eu copie jeudi, la Chambre note de nombreux dysfonctionnements concernant tant les activités de la structure que son personnel.
La Sema "se caractérise par un mode de gouvernance déséquilibré qui donne la prééminence au directeur général face à un conseil d'administration faible" qui "ne décide
que très rarement et sur la base d'informations insuffisantes", écrit-elle.
Elle critique une gestion du personnel "coûteuse" par la Sema qui a "en outre organisé le retour, dans la société", sous forme de "contrats de prestation d'une partie des cadres dont elle s'était séparée". Trois d'entre eux ont notamment touché des indemnités de départ "d'un montant anormalement élevé" avant de créer leurs propres sociétés de prestation.
La cour note aussi des dysfonctionnements concernant l'attribution de plusieurs marchés publics. Par exemple, l'aménagement de la zone de la Capelette, dont la concession est passée de 6 à 20 ans "sans réelle planification urbaine ni étude cohérente préalable" et attribuée "en l'absence de mise en concurrence", la ville en contestant "la faisabilité pratique", selon le rapport.
Autre exemple, le palais omnisports de Marseille, un bâtiment de 12.000 m2 avec patinoire et skatepark, dont la construction a été décidée "sans réflexion suffisante sur la fréquentation potentielle, son coût d'exploitation et sans que la question de sa desserte ne soit résolue".
Autre reproche fait à la ville, la construction, au profit du syndicat Force ouvrière, majoritaire dans la ville, de 620 m2 de bureaux pour reloger le syndicat, une opération "qui n'entre pourtant pas dans les missions" de Marseille Aménagement, note la Chambre.Pour que le terrain soit libéré, Marseille Aménagement a versé à la société qui l'occupait "une indemnité de 2 millions d'euros, dix fois plus élevée que l'indemnité conventionnelle maximale" établie sur la base d'un bail "que les parties ont conclu à titre rétroactif".