Quatre marins de la SNCM dont Camille Abboche, secrétaire général adjoint de la CFTC et onze autres personnes viennent d'être mis en examen et écroués. Ils sont soupçonnés d'avoir organisé un trafic de stupéfiants et d'armes entre le continent et la Corse.
Quatre marins, dont un responsable CFTC de la SNCM, et onze autres personnes soupçonnées d'avoir organisé un trafic d'armes et de drogue entre Marseille et la Corse ont été mis en examen et écroués au terme de deux ans d'enquête.
Le secrétaire général adjoint de la CFTC à la Société nationale Corse Méditerranée, Camille Abboche, et trois autres marins ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec un trafic d'armes et trafic de stupéfiants".
L'un des pivots du trafic
Présenté de source proche de l'enquête comme l'un des pivots du trafic, Camille Abboche a été écroué à la prison de Luynes, près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Les autres marins ont également été écroués à la prison de Luynes et la prison des Baumettes, à Marseille. M. Abboche, qui a passé 96 heures en garde à vue, n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire devant le juge, n'ayant pas eu accès au dossier dans sa totalité.Dix-huit personnes avaient été interpellées jeudi et vendredi à Marseille et en Corse dans le cadre de cette enquête. Les deux femmes, conjointes de deux des suspects, avaient ensuite été relâchées.
Cocaïne et armes à feu
Les enquêteurs soupçonnent les marins d'avoir participé, contre rétribution, à un trafic d'armes et de drogue à bord de bateaux de la compagnie. Le principal mis en cause, âgé de 35 ans, avait été interpellé jeudi près de l'Ile-Rousse en Haute-Corse, en train d'effectuer une transaction portant sur des armes et des stupéfiants avec un marin de 49 ans.Les deux autres marins ont été interpellés à Marseille. Toutes les autres personnes avaient été arrêtées dans la foulée. La plupart sont
connues des services de police.
80.000 euros en liquide, un kilo de cocaïne et de nombreuses armes à feu ont été saisis lors des perquisitions chez les suspects mais rien n'a été retrouvé à bord des bateaux de la SNCM.
Défaut de surveillance des navires
Selon les premiers éléments de l'enquête, les suspects profitaient d'un défaut de surveillance des navires pour introduire la drogue et les armes à bord des bateaux après avoir convaincu les marins de convoyer la marchandise.L'enquête, instruite par la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée, chargée des affaires de grand banditisme), avait démarré à l'automne 2011 après grâce à un renseignement obtenu en Corse.