Les résultats du Front National aux élections cantonales partielles de Brignoles dimanche ont suscité de nombreuses réactions, à commencer par celle de Marine Le Pen
Avec un score supérieur à 40 % au premier tour, le Front national "est d'ores et déjà le premier parti de France", a déclaré la présidente du FN.
Interrogée par BFMTV sur les appels de la gauche à "faire barrage au FN" en votant UMP au second tour, Mme Le Pen a déclaré: "s'ils (le PS et l'UMP) sont contraints de faire un front soit-disant républicain pour faire battre le FN, ça veut donc bien dire que seuls ils ne peuvent pas le faire battre, et que donc le FN est d'ores et déjà le premier parti de France.
(...) D'ailleurs élection après élection la caste "UMPS" a la même réaction : le PS vient immédiatement au soutien de l'UMP", a-t-elle raillé. "On se demande d'ailleurs s'ils ne devraient pas finir par fusionner, au moins les choses seraient plus claires", a-t-elle rajouté.
Pour sa part, le PS David Assouline a incriminé une UMP dont "le style" "encourage le FN", "crée de l'indifférenciation absolue entre les républicains et les autres partis". Avec
en tête François Fillon brisant l'interdit du vote FN en préconisant de choisir le "moins sectaire".
Face à cette succession d'échecs électoraux de la gauche depuis un an --8 législatives partielles et 3 cantonales en comptant Brignoles --, il a aussi pointé la division à gauche: "Si on additionnait les voix du Parti communiste et des Verts, on était au deuxième tour", à Brignoles, a-t-il calculé.
Une occasion d'inviter Jean-Luc Mélenchon à cesser de faire du PS son ennemi premier. Celui-ci ne semblait guère disposé à obtempérer: "le FN prospère sur la résignation et la désorganisation, du fait que le principal pourvoyeur de ses voix est à l'Elysée", a accusé le coprésident du Parti de gauche, dénonçant "ces meutes d'aboyeurs" qui s'en prennent à sa personne.
Le PCF a ciblé les Verts, grondant contre "la division à gauche provoquée par la candidate d'EELV et encouragée par de trop nombreux socialistes locaux malgré les prises de position de la direction nationale du PS".
Jean-Vincent Placé (EELV) a glissé qu'il "n'y avait même pas" de candidat socialiste dans cette ville du Var.
Tous se retrouvaient pour exprimer une ardente inquiétude: "très sévère avertissement pour la gauche", a dit le patron du PS Harlem Désir, "nous nous éloignons de l'électorat populaire", a averti l'écologiste Placé. Pour François Delapierre (PG), "la torgnole de Brignoles" et l'abstention massive expriment largement "le rejet profond du
système".
Pour l'un des ténors de l'UMP, Bruno Le Maire :"Le vrai vainqueur à Brignoles, c'est l'abstention. Quand on regarde attentivement, le FN n'a pas pris beaucoup de voix par rapport au précédent scrutin".