Cette élection pouvait avoir valeur de test à 6 mois des municipales. Le Front national confirme sa percée dans le Var. Le second tour, dimanche prochain, donnera donc lieu à un duel FN-UMP, tous les autres candidats étant éliminés à cause de la faible participation, 33,35 %.
Le PS appelle à faire "barrage au FN" :
"La gauche est éliminée dès le premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles. Ce résultat doit sonner comme un sévère avertissement pour tous les partis de gauche : lorsque le Front national est fort, la division produira souvent le même résultat. La conséquence est simple : au second tour les électeurs n'ont le choix qu'entre l'UMP et le FN", écrit le PS dans un communiqué.
"Dans cette situation, comme il l'a toujours fait, le PS appelle à faire barrage au FN dimanche prochain lors du second tour", poursuit le parti.
Pour le PS, "le score de l'UMP montre qu'il n'y a pas d'appétence pour l'opposition".
"La droite devrait comprendre qu'à force d'ouvrir la porte au vocabulaire et aux thématiques du FN, une partie de ses électeurs s'y engouffrent dès le premier tour", estime le parti dirigé par Harlem Désir.
"Le FN est fort de l'abstention en général, et en particulier à gauche. S'il progresse en pourcentage, il obtient moins de voix qu'à la présidentielle ou aux législatives", fait-il valoir.
Les radicaux de gauche appellent à voter UMP :
Les radicaux de gauche ont appelé, dans un communiqué, à "voter pour le candidat de l'UMP au 2e tour". "L'ensemble des formations progressistes et républicaines doivent se mobiliser pour empêcher l'élection d'un élu d'extrême droite au 2eme tour de la cantonale partielle", écrit le président du PRG, Jean-Michel Baylet.
Le PCF accuse EELV d'être responsable de l'élimination de la gauche, appelle à faire barrage à l'extrême droite :
Dans un communiqué, le PCF a mis l'accent sur le taux d'abstention "près de 70%", estimant que "cette triste participation en conformité avec toutes les partielles précédentes résultait avant tout de la désespérance que la politique du gouvernement suscite chez les électeurs de gauche".
"C'est elle qui met le candidat du FN en position de l'emporter au 2e tour", a poursuivi le parti, ajoutant que "les tentatives à droite de banaliser le FN (étaient) aussi responsables du fait que les deux candidats d'extrême droite totalisent pas loin de 50% des suffrages exprimés".
Le PCF a surtout dénoncé "la division à gauche provoquée par la candidate d'EELV et encouragée par de trop nombreux socialistes locaux malgré les prises de position de la direction nationale du PS", qui "prive notre candidat, prive la gauche de l'accès au 2e tour".
"Même si le second tour aurait été difficile, EELV porte la responsabilité de la seule présence de l'UMP et du FN".
Assouline (PS) : Preuve de la nécessité d'une unité de la gauche (Assouline, PS) :
"Pour la gauche, c'est un coup de semonce très clair", a commenté le sénateur sur Europe 1. "Ca vérifie ce que nous disons depuis plusieurs mois: quand le FN est fort, haut, il faut absolument l'unité de la gauche dès le premier tour".
"Si on additionnait les voix du Parti communiste et des Verts, là on était au deuxième tour", a observé l'élu de Paris.
M. Assouline a interpellé Jean-Luc Mélenchon, coprésident du PG, l'appelant à "se rendre bien compte de la responsabilité qu'il prend aujourd'hui à continuer à faire son ennemi principal du PS et du gouvernement, alors que le FN est très fort dans beaucoup de villes".
Appelle-t-il à voter UMP à Brignoles, comme le PS l'a annoncé dès dimanche soir ? "Bien sûr, sans aucune hésitation, pour nous c'est une question de principe".
"On n'est pas en train de se demander, comme M. Fillon, qui est le plus ou le moins sectaire. Il y a des partis républicains et un parti qui est un danger pour la République", "malgré tous les efforts de Marine Le Pen pour essayer de banaliser sa formation", a poursuivi M. Assouline.
"Le FN est un parti d'extrême droite à caractère xénophobe", a-t-il dit alors que la présidente frontiste a annoncé un combat y compris judiciaire contre cette étiquette.
Pour M. Assouline, en réalité, elle "renoue complètement avec l'extrême droite populaire, populiste on va dire", avec l'extrême droite des années 30 qui "se disait sociale, contre la finance, désignait l'étranger comme l'ennemi de l'intérieur".
Pour le responsable socialiste, "le style de l'opposition de l'UMP encourage le FN", "il crée de l'indifférenciation absolue entre les républicains et les autres partis".
Mélenchon : le principal pourvoyeur des voix FN "est à l'Elysée" :
"Je suis totalement consterné et très inquiet, bien sûr", a dit l'eurodéputé, interrogé par France Inter.
"Je vois bien que le Front national a une capacité de mobilisation indemne d'une élection à l'autre, il retrouve ses voix" et "tout le reste s'effondre. Ceux qui votaient à gauche ne vont pas voter, traînent des pieds", selon M. Mélenchon.
Pour lui, "la question n'est pas de mobiliser face au Front national", ça "c'est une considération d'ordre politicien", c'est "mobiliser pour que quelque chose change dans ce pays, parce que la vie est insupportable", a argumenté l'ex-candidat à l'Elysée.
"Pour l'instant", selon lui, "l'impression" est que c'est "du côté du Front national que se trouverait l'énergie, et pas du nôtre". Pas seulement les socialistes, a-t-il observé. "Nous aussi, le Front de gauche, par notre confusion, notre irrésolution, nous donnons l'impression de ne pas savoir où nous allons".
La cause de cette avancée du FN, selon lui ? "La division, sur le fond, de la gauche, le désespoir, la résignation. On élit un président de la République social-démocrate et que fait-il? Il démantèle les acquis sociaux du pays", a-t-il dit en citant notamment la réforme des retraites.
"Les gens vivent le contraire de ce à quoi ils s'attendaient: pourquoi est-ce qu'on câline sans arrêt les patrons?".
"Le Front national prospère sur la résignation et la désorganisation, du fait que le principal pourvoyeur de ses voix est à l'Elysée", a encore accusé M. Mélenchon.
Convié à choisir entre FN et UMP au second tour, il a répondu : "c'est la peste ou le choléra, c'est tous les mêmes, ils racontent les mêmes choses", ils sont "aussi anti-sociaux les uns que les autres".
Le dissident d'extrême droite : Jean-Paul Dispard appelle à voter UMP :
"J'ai été exclu du Front national, donc j'appelle à voter pour la candidate de droite, l'UMP", a déclaré M. Dispard sur BFMTV. Se reconnaît-il dans ce qu'elle dit ? "Mais bien sûr, c'est tous des amis, à droite !"
M. Dispard, qui était candidat pour "le Parti de la France" après avoir été celui du FN à l'été 2012 où il avait été battu de justesse par le communiste, a obtenu 9,1% des voix.
Dans un communiqué, ce parti a pris la position inverse: "Conformément à sa ligne politique visant à assurer la défaite des partis de gauche ou soutenus par la gauche, Carl Lang et le Parti de la France appellent les électeurs de Brignoles à faire barrage au deuxième tour au candidat UMP qui bénéficie du soutien public du Parti communiste, du Parti socialiste et des Verts".
Pour Placé (EELV), situation "très inquiétante" pour la gauche :
Invité sur LCI et Radio classique à commenter le premier tour de ce scrutin, qui a vu le FN arriver en tête avec 40,4% des suffrages, M. Placé a répondu: "c'est très inquiétant (pour la gauche, ndlr), pas seulement depuis (l'élection partielle législative, ndlr) Villeneuve-sur-Lot (en juin, ndlr), je le dis depuis le début du quinquennat".
"Nous nous éloignons de l'électorat populaire, l'électorat socialiste se réfugie dans l'abstention, il n'y avait d'ailleurs même pas de candidat socialiste, et d'évidence l'électorat écologiste est également rétif à se déplacer aux élections partielles qui sont toujours un baromètre (...) On arrive à une situation plus qu'inquiétante pour les forces politiques qui soutiennent le gouvernement", a-t-il ajouté.
Il a appelé pour le deuxième tour dimanche prochain à faire "barrage au Front national" en formant un "Front républicain". "Nous voterons UMP dimanche prochain parce que nous, nous sommes clairs, nous ne sommes pas comme M. Fillon qui (...) s'est lourdement discrédité dans l'opinion française", a-t-il dit, faisant référence aux propos de l'ex-Premier ministre au sujet de la politique à suivre en cas de duel FN/PS.
"L'ennemi principal n'est pas le Parti socialiste. C'est le Front national", a -t-il ajouté.
Michel Sapin, ministre du Travail :
"Ce sont des partielles et comme dans à peu près tous les cycles électoraux, lorsqu'il y a des partielles, elles sont défavorables, dans un premier temps en tous les cas, au pouvoir qui est en place". Ces résultats sont aussi le reflet "d'une insatisfaction, je dirais presque une souffrance des Français par rapport à une crise dont ils ont le sentiment qu'elle perdure et dont ils ont le sentiment qu'ils ne sortent pas. C'est aussi une obligation à rentrer pour nous dans l'ère des résultats. Les Français veulent des résultats" (sur i>TELE).
Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale :
"Les échecs politiques ils commencent toujours par des démissions intellectuelles. (...) Par rapport au FN, il faut à la fois être très clair sur la démarche politique et donc nous, nous appellons à faire barrage au Front national et deuxièmement très clair sur les thèmes que nous utilisons dans le débat politique, les mots que nous utilisons"
(sur RTL).
François Delapierre, secrétaire général du Parti de gauche :
"La torgnole de Brignoles (...) La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l'impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose (...) Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n'ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin (...) C'est l'explosion de l'abstention, que l'on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C'est le vote pour l'extrême droite. Comment serait-ce
le vote pour le Front de gauche si celui-ci oublie sa raison d'être ? (...) Cette conviction en la nécessité impérieuse d'une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le coeur de nos textes communs. (...) Le Front de Gauche n'est
pas une juxtaposition électorale. C'est une stratégie de politisation du peuple" (éditorial dans l'hebdo du PG).
Marine Le Pen : "le FN est d'ores et déjà le premier parti de France" :
Interrogée par BFMTV sur les appels de la gauche à "faire barrage au FN" en votant UMP au second tour, Mme Le Pen a déclaré: "s'ils (le PS et l'UMP) sont contraints de faire un front soit-disant républicain pour faire battre le FN, ça veut donc bien dire que seuls ils ne peuvent pas le faire battre, et que donc le FN est d'ores et déjà le premier parti de France".
"Il y a incontestablement, n'en déplaise à certains, une poussée, assez spectaculaire d'ailleurs, du FN qui est enregistrée élection après élection", a-t-elle affirmé au sujet des 40,4% des voix recueillies par le candidat FN Laurent Lopez.
"D'ailleurs élection après élection la caste +UMPS+ a la même réaction : le PS vient immédiatement au soutien de l'UMP", a-t-elle raillé.
"On se demande d'ailleurs s'ils ne devraient pas finir par fusionner, au moins les choses seraient plus claires. Moi je leur propose le nom d'un nouveau parti : le +ROM+, +ra ssemblement des organisations mondialistes+", a ajouté Mme Le Pen.
Bruno Le Maire, ancien ministre UMP : "le vrai vainqueur à Brignoles: l'abstention" :
"Le vrai vainqueur à Brignoles, c'est l'abstention. Quand on regarde attentivement, le FN n'a pas pris beaucoup de voix par rapport au précédent scrutin", a observé M. Le Maire.
Rejetant toute idée de front républicain à Brignoles pour le second tour, le député de l'Eure a affirmé qu'il ne donnait "pas de consigne de vote car les électeurs ne les écoutent pas."
"La responsabilité de ma famille politique est de redonner de l'espoir, c'est de redonner de la crédibilité au politique", a-t-il affirmé.
Il a estimé que le Front national était "un parti d'extrême droite", appellation rejetée par le parti de Marine Le Pen. Selon lui, "les solutions ne sont pas du côté du FN, à nous de montrer que les solutions sont à l'UMP".
Jean-François Copé (UMP) : Le premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var) confirme "l'effondrement électoral de la gauche dans notre pays":
"Une nouvelle fois, tous les candidats de la gauche sont éliminés dès le premier tour d'une élection partielle", écrit dans une communiqué le président de l'UMP, au lendemain de l'éviction de la gauche à Brignoles, alors que le Front national a fait 40,4% et affrontera au second tour l'UMP (20,8%).
"Cela a déjà été le cas à Villeneuve-sur-Lot, à Saint-Maur-des-Fossés, dans la 2e circonscription de l'Oise ou dans la 8e circonscription des Français de l'étranger. Il s'agit, en un mois, de la deuxième élection cantonale partielle où la gauche est éliminée dès le premier tour", rappelle-t-il.
Selon lui, "c'est un signe de rejet extrêmement fort de la gauche dans un canton pourtant détenu par le Parti communiste depuis 1998 et dans lequel le Parti socialiste a renoncé à se présenter. A l'inverse, l'UMP, qui n'était pas présente au second tour des cantonales à Brignoles ni en 2011 ni en 2012, est désormais à même de l'emporter au second tour".
Il appelle "tous les électeurs de Brignoles à voter massivement au second tour pour la candidate de l'UMP Catherine Delzers, qui représente la seule vraie alternative à la gauche".
Thierry Mandon, l'un des porte-parole des députés socialistes :
"Le résultat confirme de manière éclatante la situation d'urgence absolue, avec un FN désormais systématiquement au second tour des dernières élections en confrontation soit face à la droite soit face à la gauche. Il n'y a pas de solution magique ni idéologique. Les résultats économiques et sociaux sont urgents ainsi que des réponses concrètes pour l'emploi et le pouvoir d'achat, mais la baisse du chômage seule ne fera pas
disparaître le FN, il faut aussi affirmer des principes républicains" (à l'AFP)
Pouria Amirshahi, député PS des Français de l'étranger, membre de l'aile gauche du Parti socialiste :
"Inutile de minorer ce cinglant échec: le changement n'est pas vécu, et les électeurs boudent les urnes autant que la politique les boude. Il n'y a pas de raison que les électeurs viennent à nous le temps d'une élection
si, le reste de l'année, nous donnons le sentiment de ne pas aller à eux. Il est temps de changer de cap sous peine de n'avoir plus comme seule issue que la bouée de sauvetage (...) En souhaitant, malgré les graves dérives de l'UMP, que la digue citoyenne ne s'écroule pas dimanche prochain, je reste persuadé que la gauche ne peut réussir si elle s'ampute elle-même de sa capacité à agir". (communiqué)
La candidate des Verts critique PS et PCF au niveau national :
La candidate EELV aux cantonales de Brignoles (Var), Magda Igyarto-Arnoult, éliminée dès le premier tour comme l'autre candidat de gauche, a réagi à ce "tsunami" en renvoyant le PCF et le PS national à leurs responsabilités.
"Il y a eu démission de l'électorat traditionnel de gauche et une énorme mobilisaton du FN", concrétisée selon elle par la venue à Brignoles le 27 septembre de Marine Le Pen pour soutenir le candidat frontiste Laurent Lopez, arrivé en tête au premier tour avec 40,4% des voix.
En revanche "la gauche est partie divisée", le PCF présentant un candidat "sans discussions préalable" avec le PS et les Verts, a expliqué à l'AFP la candidate pour justifier sa candidature, alors qu'en 2012 les Verts n'avaient présenté aucun candidat.
"L'élimination de la gauche dès le premier tour est un tsunami", a-t-elle commenté.
Mme Igyarto-Arnoult a recueilli dimanche 8,9% des voix, le candidat PCF Laurent Carratala 14,6%.
"Le national porte une lourde responsabilité dans la déstabilisation de l'électorat de gauche", a-telle ajouté, accusant le secrétaire national du PS Harlem Désir d'avoir appelé à soutenir le candidat PCF alors que, selon elle, le PS local soutenait sa candidature à elle.
"C'est une grave erreur", car "Harlem Désir n'est pas au courant du problème de Brignoles qui est la montée du Front national", a-t-elle pousuivi.
"C'est significatif de ce qui va se passer aux municipales", a-t-elle jugé. "Le PCF a déjà annoncé les listes, les socialistes vont présenter une liste, EELV ne présentera pas de candidat, mais le FN va continuer sur sa lancée", a-t-elle conclu.