Total Raffinerie Marketing une filiale du groupe Total était jugée ce mercredi pour homicide involontaire. La procureure générale a requis 50 000 euros d'amende. Le jugement a été mis en délibéré au 29 janvier.
Le 4 janvier 2009, Olivier Bonnin, un opérateur de 33 ans, avait été trouvé inanimé dans une unité de la raffinerie de la Mède, après avoir inhalé de l'hydrogène sulfuré
(H2S), un gaz mortel alors qu'il effectuait des travaux dans une des unités du site Total à la Mède. Il décèdera à l'hôpital la nuit suivante.
L'employé de Total Raffinerie Marketing , filiale de Total, était considéré comme "expérimenté et bien noté".
"On ne peut pas exclure le facteur fatigue, l'erreur humaine", a relevé la procureure Annie Battini dans son réquisitoire. "Mais on ne peut pas considérer dans ce dossier que le salarié ait été lui-même la cause de sa mort parce qu'il n'a pas respecté un protocole de fonctionnement, c'est un argument un peu facile!", a-t-elle lancé.
La représentante du parquet a pointé "une analyse insuffisante des risques et une mise en oeuvre de moyens de prévention inadaptés", avec notamment un déficit
dans la conception de la vanne.
Sur le banc des parties civiles, avait pris place la veuve de la victime. "C'est une lutte de tous les instants pour expliquer à mes enfants ce qui s'est passé", a affirmé Cécile Bonnin à la barre. "Qu'on me dise la vérité, ce qui s'est passé ce jour-là, comment quand on part au travail on ne revient pas", avait-elle déclaré avant l'audience.
L'entreprise risque jusqu'à 225.000 euros d'amende, ainsi que des dommages et intérêts.
Le jugement a été mis en délibéré au 29 janvier.