Jonny Wilkinson, réputé pour son habileté métronomique, a connu d'inhabituels ratés avec le RCToulon en ce début de Top 14, à l'image de ses 3
échecs face aux poteaux contre Toulouse, ce qui pour l'instant n'inquiète guère ses partenaires.
Quel est ce petit grain de sable qui enraye parfois la belle mécanique anglaise, notamment en fin de match, au moment où "Wilko" a toujours brillé par son sang-froid ?
Jonny Wilkinson, 34 ans, c'est d'abord ce travailleur inlassable qui, à force de répétitions forcenées, est parvenu au sommet. A la fin de sa carrière, très
probablement à l'été prochain, il restera ce drop passé à une poignée de secondes du terme de la finale de Coupe du monde 2003 face à l'Australie, qui donna la premier sacre planétaire au XV de la Rose (20-17).
Echecs à Grenoble, Oyonnax, Toulouse
Samedi dernier contre Toulouse, l'Anglais a ainsi manqué trois balles de match pour finalement voir son équipe s'incliner 13 à 12 à Ernest-Wallon. Entré en jeu à 19 minutes de la fin à la place de Frédéric Michalak, Wilkinson échoua deux fois à 40 mètres côté gauche (74, 77) puis vit son drop à la sirène à 30 mètres, quasiment en face des poteaux, sortir du cadre.Inhabituel mais pas isolé pour l'ouvreur cette saison. Le 31 août, il avait au bout des crampons la transformation qui aurait pu permettre au RCT d'arracher le match nul à Grenoble à la sirène. Raté (28-26).
Même désillusion le 28 septembre à Oyonnax. Jusque-là auteur d'un sans-faute au pied (6/6) dans un match au couteau (22-22 à ce moment-là), l'Anglais se voit donner une chance de mettre son équipe devant à cinq minutes de la fin, sur pénalité. Là encore, manqué (défaite 25-22).
"C'est vrai qu'il ne nous a pas habitués à des échecs successifs comme ceux-là, mais ça arrive même aux meilleurs", tempérait son manager Bernard Laporte après la défaite à Toulouse.
"Je ne suis pas inquiet et j'espère qu'il va réagir en champion, ajoutait-il. Il faut juste le rebooster car il a tendance à ruminer ses échecs."
'Il veut tout gagner'
La méforme supposée de l'Anglais est, il est vrai, à relativiser, avec 100 points inscrits pour le RCT en 7 titularisations, contre 130 en 8 titularisations au même moment la saison dernière.Il n'en reste pas moins qu'en ce début de championnat l'Anglais semble aussi marquer le pas dans la conduite du jeu.
Sonné contre Biarritz le 8 septembre, il avait été remplacé pour la seconde période par Matt Giteau, repositionné pour l'occasion du centre à l'ouverture. Et l'Australien y a fait forte impression, offrant le premier essai à Maxime Mermoz et inscrivant lui-même le deuxième pour la seule victoire à l'extérieur du RCT cette saison (24-13).
Wilkinson pourrait même subir la concurrence anticipée de Frédéric Michalak, demi de mêlée avec le RCT, mais promis à l'ouverture après le départ de l'Anglais. C'est d'ailleurs l'international français qui a débuté avec le N°10 face à Toulouse.
"Il nous fait gagner tellement de matches qu'on ne peut pas lui en vouloir", évacue de son côté son partenaire Alexis Palisson. "Vous connaissez Jonny, c'est un perfectionniste. Il veut tout gagner et il nous refera rapidement gagner".
Animé par la conviction que le travail paye toujours, l'Anglais est de ce point de vue irréprochable. A quelques heures du match face à Castres le 14 septembre, il avait ainsi été surpris en train de répéter ses gammes au pied sur un parking.
Marié depuis lundi, l'Anglais pourrait répondre en s'offrant la semaine parfaite, avec une belle copie devant son public de Mayol aujourd'hui contre Bordeaux-Bègles.