Des jeunes de la cité Félix Pyat ont décidé de bloquer un chantier de construction pour se faire embaucher. Ils réclament l'application des quotas d'embauche.
Dans le quartier, le taux de chômage dépasse les 50 %. Or la société Nexity a prévu de construire des logements dans ce secteur, situé à l'entrée des quartiers nord de la ville. Sans appliquer véritablement les quotas d'embauche.
Cette opération immobilière dite des Docks Libres, qui doit fournir un millier de logements à terme, a démarré à l'automne dans le quartier populaire de Saint-Mauront (3e arrondissement), où elle suscite des tensions.
Ils étaient "une petite vingtaine", riverains et militants, à la mi-journée à empêcher l'accès au chantier, obligeant les ouvriers à repartir, selon Soraya, membre du collectif des quartiers populaires de Marseille.
Nous avons des jeunes qui sont qualifiés dans la cité, nous réclamons une rencontre avec le patron"
"Ils peuvent prétendre à un emploi", a-t-elle dit, évoquant un "parcours du combattant" pour décrocher un travail.
Les protestataires ont reçu le soutien de plusieurs élus du secteur.
Lisette Narducci, maire (PRG) des 2e et 3e arrondissements, a ainsi reçu dans la matinée un responsable régional du promoteur. "Il m'a expliqué que la politique de la ville avait ses propres règles, mais selon moi, elle ne tient pas compte de la réalité du terrain", a-t-elle déclaré à l'AFP à l'issue de cette rencontre.
"C'est un raisonnement de technocrates complètement ridicule, on ne peut pas ignorer les gens du quartier qui voient sous leur nez un chantier et sont privés d'emploi!", a-t-elle ajouté, chiffrant à plus de 50% le taux de chômage dans la cité sensibleFélix-Pyat.
Le président (PS) de la communauté urbaine, Eugène Caselli, qui brigue la mairie de secteur face à Mme Narducci, s'est lui aussi emparé du sujet.
Dans un courrier envoyé la semaine dernière au PDG de Nexity, Alain Dinin, il lui demande "d'aller bien au-delà" de l'application de la clause d'insertion prévue pour les chantiers de rénovation urbaine - qui prévoit de réserver 5% des heures travaillées aux habitants des zones urbaines sensibles - en intégrant le chantier
"dans un projet social urbain solidaire".
Le groupe Nexity n'avait pas réagi à la mi-journée.