Le groupe immobilier Nexity, défendant son action pour l'insertion, s'est dit "prêt à discuter" mardi, au deuxième jour du blocage d'un chantier à Marseille par les habitants d'une cité qui réclament que des emplois leur soient réservés.
Depuis lundi matin, une trentaine de riverains et militants empêchent l'accèsà ce site implanté au coeur du quartier populaire de Saint-Mauront (3e arrondissement), mitoyen de la cité sensible Félix-Pyat. Leur revendication: rencontrer un responsable de Nexity pour que les jeunes qualifiés de la cité puissent décrocher un emploi sur le chantier.
"Nous n'y sommes pas opposés, mais il faut mettre l'ensemble des intervenants, y compris les pouvoirs publics, autour de la table" a déclaré à l'AFP Bruno Corinti, PDG de l'immobilier résidentiel chez Nexity.
"Atterré par ce mauvais procès", le responsable a détaillé les nombreuses actions déjà menées par le groupe en faveur de l'insertion dans le cadre de cette opération.
"Au même titre que nous avons créé une "maison du projet" pour faciliter la naissance de ce quartier, nous avons multiplié par quatre les obligations réglementaires qui nous incombaient", a affirmé M. Corinti.
"Au lieu de 6.000 heures, 27.000 heures travaillées" seront ainsi réservées aux habitants des zones urbaines sensibles, "et pas sous la pression médiatique de l'instant, ceci est décidé depuis plusieurs mois", a-t-il poursuivi. Soit "13 à 15 emplois", dont quatre ont été pourvus à ce jour, la plupart à destination de jeunes du 3e arrondissement.
La mission de sélectionner les candidats a été confiée à l'association Emergence(s), chargée de l'animation du Plan local pour l'insertion et l'emploi (PLIE), tandis que la construction est assurée par le groupe de BTP Vinci.
Ce chantier des Docks Libres, qui a démarré en octobre avec une cinquantaine d'ouvriers,
devrait fournir 600 logements d'ici deux ans et demi et employer jusqu'à 200 personnes,
selon Nexity.