Mobilisés dans le cadre d'un collectif, les jeunes des cités Félix Pyat et Parc Bellevue ont bloqué pendant plusieurs jours le chantier des "Docks Libres" dans le quartier de Saint-Mauront. Les jeunes réclamaient des embauches sur ce site qui se trouve juste en face de leurs cités .
Depuis plusieurs jours, les jeunes de ces cités, où le taux de chômage dépasse les 50%, interdisaient l'accès du chantier à la cinquantaine d'ouvriers qui travaillait sur ce programme porté par la société Nexity et réalisé par les Travaux du Midi (groupe Vinci). Ce chantier doit durer deux ans et peser 70 millions d'euros. Hier, mardi 14 janvier, une délégation a été reçu par le Préfet de Région.
A l'issue de cette rencontre le Préfet, Michel Cadot s'est engagé à organiser dans les 48h, une réunion avec les différents protagonistes de ce dossier : l'association Emergences, le collectif des quartiers populaires, l'entreprise des Travaux du midi, la mission locale, Pôle emploi et Nexity.
Cette réunion a pour objectif à partir de CV (curriculum vitae) communiqués par le collectif des quartiers populaires, d'identifier les premiers recrutements de trois personnes à court terme sur des emplois de coffreurs, ferrailleurs ou manoeuvres par les Travaux du Midi sur le Chantier des Docks Libres et de mettre en place un dispositif permettant de trouver une solution d'emploi ou d'insertion pour sept à huit autres personnes dans un délai d'un mois.
Un comité de pilotage va également être créé, il sera réuni tous les mois pour faire le suivi des embauches réalisés et des perspectives de recrutement pour les autres demandeurs d'emploi.
"Nous sommes satisfaits, mais restons vigilants", a réagi Soraya Larguem, membre du collectif, en particulier vis-à-vis de l'association Emergence(s), chargée de sélectionner les candidats, qui, selon elle, n'a pas bien rempli sa mission. "On veut avoir notre mot à dire", a-t-elle ajouté, saluant "un préfet à l'écoute".
Dans un communiqué Jean-Marc Coppola, tête de liste du Front de Gauche à Marseille a déclaré
"La gravité de la situation sociale à Marseille et particulièrement chez les jeunes justifie d'aller au-delà des obligations légales en termes d'insertion des populations locales sur les chantiers"
Reportage Albert Saladini
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