L'ex-ministre géorgien David Kezerachvili vient d'être remis en liberté par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, à la condition de porter un bracelet électronique.
L'ex-ministre géorgien David Kezerachvili, arrêté à l'aéroport de Nice Côte d'Azur en octobre dernier, a été remis en liberté sous bracelet électronique.
La cour d'appel doit se prononcer le 27 février sur la demande d'extradition de l'ancien ministre de la Défense par la Géorgie. Il avait été interpellé à l'aéroport le 14 octobre alors qu'il s'apprêtait à embarquer à bord d'un vol pour Tirana (Albanie).
David Kezerachvili, qui a dû remettre ses passeports, géorgien et israélien, à la justice française, est sorti peu avant 17H de la prison des Baumettes à Marseille, devant laquelle sa femme l'attendait. Sans s'exprimer, il s'est engouffré dans une grosse berline immatriculée en Allemagne.
"C'est une très bonne nouvelle, c'est de bon augure" pour la demande d'extradition, a réagi Me Aurélien Hamelle, l'un des ses avocats.
Lors de l'audience le 30 janvier, le parquet général s'était montré "extrêmement réservé" à l'égard de la demande d'extradition.
L'avocate générale Solange Legras s'était étonnée du "grand nombre de procédures" - environ 90, selon elle - "à l'encontre de responsables ou anciens responsables du Mouvement national uni (MNU, parti de l'ancien président Alexandre Saakachvili), dont M. Kezerachvili est un des responsables, au lendemain de la défaite de ce parti aux élections d'octobre 2012.
Ses avocats dénoncent "une purge opérée par le gouvernement géorgien contre les opposants politiques".
"Son incarcération, intervenue en pleine campagne électorale et avant d'autres échéances politiques importantes, prive ainsi l'opposition de l'un de ses membres les plus importants", estiment-ils.
M. Kezerachvili avait été ministre de la Défense de 2006 à 2008 et avait auparavant exercé la fonction de chef de la police financière, entre 2004 et 2006.
L'ancien ministre a été mis en examen en Géorgie dans deux dossiers. Il est accusé d'être impliqué dans un trafic d'éthanol entre l'Ukraine et la Géorgie. Il est par ailleurs accusé d'avoir, en 2009, mis la main de manière frauduleuse sur une
chaîne de télévision, Imedi TV.
La Géorgie avait lancé deux mandats d'arrêt internationaux contre lui.