Un ancien ministre géorgien de la Défense, recherché dans son pays pour corruption, a été arrêté à Nice. Le ministère de l'Intérieur de cette ex-République soviétique a annoncé l'interpellation de David Kezerachvili, proche du président géorgien sortant, dans le cadre d'une procédure d'extradition.
L'homme a été interpellé dans le sud de la France, "à l'aéroport de Nice Côte d'Azur lundi peu après 13H00 alors qu'il s'apprêtait à embarquer à bord d'un vol pour Tirana (Albanie)", a précisé à l'AFP une source policière. "Il a été arrêté par la police aux frontières (PAF) lors de son contrôle d'identité. La PAF s'est alors aperçue qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international", a ajouté cette source.
David Kezerachvili a été transféré hier matin devant l'avocat général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qui a décidé son "placement sous écrou extraditionnel", dans l'attente de l'examen de la demande d'extradition, selon une source judiciaire.
Il a été incarcéré dans une maison d'arrêt située à proximité d'Aix-en-Provence.
Les autorités géorgiennes disposent désormais de "40 jours maximum pour transmettre les pièces". Après examen de ces documents, la chambre d'instruction de la cour d'appel statuera, à une date qui n'a pas encore été fixée, sur son extradition, a-t-on ajouté de même source."Je ne sais pas quand il est arrivé en France ou s'il réside en France", a souligné l'ambassadeur de Géorgie en France, Ekaterine Siradze-Delaunay.
David Kezerachvili, qui dirigeait également la police financière dans son pays, avait été inculpé en janvier pour avoir touché un pot-de-vin de 12 millions de dollars (9 millions d'euros) pour faciliter la contrebande d'alcool dans ce pays de l'ex-Union soviétique.
L'enquête contre lui est l'une des procédures lancées contre des alliés de Mikheïl Saakachvili après la défaite de son parti aux élections législatives d'octobre 2012 face à la coalition du Premier ministre milliardaire Bidzina Ivanichvili.
Mikheïl Saakachvili, qui quittera le pouvoir après la présidentielle du 27 octobre, estime que ces enquêtes sont une chasse aux sorcières visant ses anciens alliés et lui-même.