Le tribunal de Higüey, dans l'est de la République dominicaine, a repoussé pour la 5ème fois l'audience préliminaire de plus de 40 suspects accusés de trafic de drogue, dont quatre Français détenus depuis 10 mois.
Cette audience, qui doit déterminer à l'encontre de quels suspects les charges sont suffisantes pour aller au procès, a été reportée de trois semaines par la juge Caruchi Sotero Cabral à la demande de l'un des avocats de la défense représentant des suspects absents.Quatre Français et 37 Dominicains sont impliqués dans cette affaire, parmi lesquels figurent des militaires, des policiers et des agents des douanes locaux.
Le 20 mars 2013, une opération de l'agence anti-drogue dominicaine, agissant sur des renseignements livrés par des agences étrangères, avait abouti à l'arrestation de 41 personnes et à la saisie de 700 kg de cocaïne en partance pour la France.
Parmi les personnes interpellées figuraient 4 Français, dont les 2 pilotes qui avaient pris les commandes d'un avion privé contenant la drogue et devant décoller de Punta Cana (est).
Ce Falcon 50 appartenait au lunetier français Alain Afflelou, mais avait été affrété par une société de location, SN-THS, installée à Bron (France). 2 autres Français, Nicolas Pisapia et Alain Castany, se trouvaient à bord de l'avion et ont également été détenus.
Avant ce nouveau contretemps, Me Maria Elena Grateraux, avocate des deux pilotes français, avait demandé "en cas de nouveau report (qu'une) nouvelle audience soit fixée le plus rapidement possible".
L'accusation a quant à elle proposé que les accusés absents soient séparés du reste du dossier afin de ne pas retarder l'ensemble de la procédure.
Le 4 avril 2013, la justice avait prononcé un an de détention provisoire à l'encontre des quatre Français et de la majorité des autres accusés.
Depuis le début de l'affaire, les deux pilotes clament leur innocence
"C'est pas mon problème les valises (...) Je ne suis pas bagagiste, je suis pilote, on n'est pas bagagistes, on n'est pas douaniers, on n'est pas policiers", a déclaré l'un d'eux, Pascal Fauret, interviewé dans la prison d'Higüey par des journalistes de la chaîne de télévision publique France 2.
"Des valises, j'en transporte tous les jours avec des passagers, j'ai jamais su ce qu'il y avait dedans (...) Les valises, elles sont checkées, et quand elles arrivent à l'avion, je n'ai pas à refaire un check (...) C'est pas du tout dans mes prérogatives, si je les ouvre, le client peut porter plainte", a-t-il ajouté aux côtés de son codétenu Bruno Odos dans une émission diffusée dimanche.