CARTE. Quels sont les points chauds dans les Bouches-du-Rhône ?

Des rives du Vieux-Port de Marseille aux rivages des Saintes-Maries-de-la-Mer, nous vous proposons une carte interactive des sept points chauds les 23 et 30 mars prochain dans les Bouches-du-Rhône. 

LE CONTEXTE

A six semaines du scrutin, plusieurs mairies des Bouches-du-Rhône captent notre attention : Marseille, Aix-en-Provence, Gardanne, Salon-de-Provence, Istres, Tarascon et Saint-Martin-de-Crau. Actuellement, trois de ces villes sont tenues par la droite, quatre par la gauche, mais au soir du 30 mars certaines pourraient avoir changé de camp.

Le PS rêve de conquête sur la Canebière et compte sur cette belle prise pour relativiser les effets d’un vote sanction dans les autres villes de l’hexagone. De son côté, le FN est en mesure de faire trembler les états majors. Il espère créer la surprise, imposer des triangulaires à suspens, pourquoi pas faire entrer dans les conseils municipaux des élus RBM (Rassemblement Bleu Marine), voire remporter quelques victoires symboliques comme dans le 7e secteur de Marseille ou à Tarascon ?

LES ENJEUX 

Marseille :


Le PS croit à ses chances de l’emporter à Marseille mais la bataille s’annonce rude. La gauche part divisée avec quatre listes engagées au 1er tour. 

Le vainqueur de la primaire socialiste allié à EELV, Patrick Mennucci, doit composer avec la liste Front de Gauche menée par Jean-Marc Coppola et deux  listes « société civile », l’une menée par Pape Diouf avec le soutien d’écologistes dissidents, et l’autre Union pour Marseille du Pr Jacques Soubeyrand épaulé par le PRG. Après la rupture entre Pape Diouf et le Modem, les discussions ont repris avec le PS local, malgré l'injonction de François Bayrou de ne pas s'allier à la gauche marseillaise.

A Marseille, le Modem soutient le pS. Jean-Luc  Bennahmias vice président du Modem et Christophe Madrolle, secrétaire général adjoint du MoDem se sont mis en congé » du Mouvement démocrate. 

Plusieurs secteurs sont jugés sensibles comme le 1er (1er et 7e arrondissement) ancien fief de Gaston Defferre dirigé par Patrick Mennucci et le 7e (13e et et 14e) où se présente le frontiste Stéphane Ravier. Mais le suspens se joue dans deux secteurs qui peuvent basculer à gauche et qui pèseront de tous leur poids dans la balance le 30 mars : le 6e secteur (11 et 12e) où le dissident Robert Assante pourrait priver la droite d’une victoire, et c’est surtout le 3e (4e et 5e arrondissements) qui retient toute l’attention alors que le dernier sondage TNS Sofres donne l’avantage d’un point au second à la ministre socialiste Marie-Arlette Carlotti face à l’UMP Bruno Gilles (44% contre 43%). A Marseille, chacun le sait, la route de la mairie passe impérativement par ce secteur clé.

Aix-en-Provence : 


Même si la belle aixoise est sociologiquement à droite (elle a voté à 53 % pour Nicolas Sarkozy en 2012), le vainqueur de la primaire socialiste, l’avocat d’affaires Edouard Baldo – a bon espoir de reconquérir la mairie perdue en 2001 par Jean-François Picheral.

Battue aux législatives de 2012 par le socialiste Jean-David Ciot, Maryse Joissains-Masini doit aujourd’hui faire face une hostilité dans son propre camp. Son ancien adjoint Bruno Genzana entré en dissidence veut sa tête. Pour cela, le conseiller général investi par l’UDI s’est allié au premier adjoint actuel et UMP Jean Chorro. Voilà qui vient compliquer la tâche de Madame la maire par ailleurs confrontée à une affaire d’emplois présumés fictifs et de trafic d’influence pour laquelle elle a été placée en garde à vue le 26 décembre dernier et devra  répondre aux questions du juge après les élections.

Maryse Joissains-Masini peut redouter une triangulaire avec le FN. S'iln’était pas présent aux municipales de 2008, il sera bien là en mars sous les couleurs de RBM avec Catherine Rouvier, maître de conférence en droit public installée depuis septembre dernier dans la cité du Roi René. 

Dans les derniers sondages la maire sortante est donnée en tête dans un duel avec le PS, mais le scrutin s'annonce serré en cas de triangulaire avec le FN. 

Gardanne :


Toujours réélu dès le premier tour depuis 36 ans, sauf une fois en 1989, Roger Meï se présente à 78 ans pour un 7e mandat. Et la bataille s’annonce plus difficile cette fois. 
Son ancien adjoint délégué à la solidarité, Jean-Brice Garella, démissionnaire en septembre dernier, entend incarner le renouveau. Investi par le PS, ce quadra chef d’entreprise, a pris la tête d’une liste d’union qui veut rassembler jusqu’au centre droit.

La droite est finalement représentée par Chantal Cruveiller battue à la primaire face à Sylvia Pianezzi-Leroux. Mais la candidate investie par l’UMP n'a pas réussi a boucler sa liste dans les temps, elle dénonce d'ailleurs des pressions sur ses colistiers.  

A Gardanne la campagne de ces municipale aura été très tendue (pressions, rumeurs, suspicions, faux, agressions, local sacagé….)

Dans cette ambiance électorale très tendue, le Front National, mené par Clément Lepottevin 21 ans, qui avait capitalisé 26 % à la présidentielle en 2012 pourrait faire cette fois encore faire un bon score dans la cité minière.

Istres :


La surprise istréenne de ces municipales, c’est le ralliement de deux ténors de la droite  à leur ancien adversaire François Bernardini : l’UMP Alain Aragneau, et l’UDI Olivier Mayor. Ensemble ils mènent un front républicain contre le Front National qui pense pouvoir s’imposer dans ce bastion socialiste.

Fort de ce soutien, le maire sortant part en campagne d’autant plus confiant que le parti socialiste – qui ne le soutient pas officiellement - n’alignera pas de candidat. Mais,  localement ces unions jugées « contre-nature » font grincer les dents de bien des militants socialistes.

Investi par l'UMP Michel Leban était déjà candidat en 2008 sans l’investiture de l’UMP il avait éliminé au premier tour avec 4,26 %.

Le score d’Alexis Mexis, candidat parachuté à Istres au début de l’année, sera scruté de près. Le Frontiste, maître de conférence à Science Po à Aix, veut croire à une victoire dans cette commune où Marine Le Pen est arrivée en tête avec 27,33 % au premier tour de la présidentielle et où le FN a totalisé 45,83 % au deuxième tour des législatives.

Tarascon :


Une directrice d’école entrée en politique il y a seulement 3 ans se verrait bien dans le fauteuil laissé vacant en mars par Charles Fabre. Condamné en janvier à huit mois de prison avec sursis pour favoritisme dans l'attribution du marché de la cité judiciaire, l’élu a décidé de se retirer de la vie politique. 

Tarascon est donc l’une des villes les plus convoitées par le Front National et Valérie Laupiès, conseillère régionale depuis 2010, y a déjà fait ses preuves aux législatives en recueillant 48,71 % des suffrages au second tour.

A 6 semaines du scrutin, la candidate frontiste fait figure de favorite. Elle aura face à elle, le conseiller municipal d'opposition DVD et conseiller général Lucien Limousin (soutenu par l’UMP, l'UDI et le MODEM). Lucien Limousin S-s’appuie sur son bon score aux cantonales de 2011: il avait battu Valérie Laupies 58,6 % contre 41,4 %. 

Le Front national devrait profiter de la présence d'une autre liste à droite menée par Jérome Grangier, 62 ans, sans étiquette, deuxième adjoint au maire Fabre depuis 5 mandats.

Salon-de-Provence :


La droite salonnaise, qui se présente unie pour la première fois depuis 1988, voit en 2014 sa première vraie chance depuis 20 ans de reconquérir la mairie. 

Face au maire sortant, Michel Tonon, exclu du PS et qui se présente sans étiquette pour un troisième mandat, l’UMP Nicolas Isnard espère tirer profiter d’une triangulaire comme aux législatives de 2012 (il avait obtenu 50 % sur la commune). 
L’autre inconnue de ce scrutin salonnais sera le score du parti de Marine Le Pen représenté par Philippe Adam, 57 ans. Il fut en 1989 le premier conseiller général FN en France.

Saint-Martin-de-Crau :


On prend les mêmes et on recommence. Trois listes. Comme en 2008, Claude Vulpian le maire sortant affrontera le conseiller régional Guy Bono, investi par le PS allié à Jorris Liozon, 34 ans, pour le Modem et le conseiller municipal André Cargnino pour l’UMP.

Mais c’est en dissident que le maire sortant, militant socialiste depuis 40 ans, brigue un septième mandat après avoir claqué la porte de son parti en septembre dernier. 

Dans un contexte national favorable, cette donne locale vient gonfler les espoirs de la droite qui entend profiter de l’occasion pour faire basculer la balance de son côté. 

Il faudra aussi compter avec les électeurs du Front National qui avaient placé Marine Le Pen devant Nicolas Sarkozy en 2012, même si c’est un candidat sans notoriété Nicolas Bélanguier qui va à la bataille.

Toutes les indiscrétions et les coulisses de la campagne sur notre blog politique

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