A J-31 avant le premier tour des élections municipales, nous vous proposons une carte interactive quatre villes à surveiller dans les Hautes Alpes et les Alpes de Haute Provence : Briançon, Gap, Digne-les-Bains et Manosque.
LE CONTEXTE
A moins de 5 semaines du premier tour, les candidats attaquent la dernière ligne droite. Voici quatre mairies qui pourraient changer de couleur le 30 mars au soir, bascule à gauche, bascule à droite ou à l’extrême droite. Dans les Alpes de Haute Provence, au moins, le FN estime que deux hôtels de ville sont à sa portée.LE DECRYPTAGE
Briançon :
En septembre 2009, Gérard Fromm (PS) était l’homme qui avait ravi la mairie à l’UMP après l’invalidation de l’élection d’Alain Bayrou par le Conseil d’Etat.
Aujourd’hui candidat à sa succession, il part en campagne à la tête d’une liste gauche plurielle sur laquelle figurent des représentants du Parti socialiste, du Front de gauche, d’Europe Ecologie-Les Verts et des non-encartés.
C’est un ambitieux trentenaire en provenance de Toulouse qui a été investi par l’UMP. Alain Murgia, inspecteur des finances, ex-conseiller du ministre Patrick Ollier (2010-2012) et par ailleurs secrétaire national des Jeunes Actifs a été préféré à Romain Gryzka. Mais ce dernier s’estime plus légitime qu’un « parachuté », il a décidé de maintenir sa candidature sans l’investiture de son parti.
En décembre, le candidat investi par le Front National, François Ihuel, a renoncé à se présenter pour des raisons de santé. La fédération départementale n'exclut pas qu'un de ses co-listiers prenne la relève. Mais dans ce département, le FN a encore du mal à s’implanter.
Gap :
Roger Didier a été élu sous l’étiquette PRG en mars 2007 pour succéder à l’UMP Pierre Bernard-Raymond (maire pendant 36 ans) démissionnaire en raison du cumul des mandats. Le Vice président du conseiller général, il a été réélu de justesse en 2008 dans une triangulaire. Il brigue en mars un nouveau mandat avec l’investiture de l’UMP.
La gauche a espoir de faire basculer la ville même si elle est désunie. Bernard Jaussaud, seul candidat en lice à l’investiture socialiste, a été désigné par le parti, il est soutenu par le Modem et les communistes. Mais il n’est pas le seul candidat à gauche.
Le conseiller municipal d’opposition sortant Jean-Claude Eyraud (groupe Gauche) conduit sa propre liste soutenue par EELV, mais également des « membres du FDG, du PCF et beaucoup de non encartés ».
Digne :
5 mandats, 31 ans de vie politique, Serge Gloaguen DVG a décidé de prendre sa retraite de la vie politique. Entre ses deux adjoints qui se disputent son fauteuil, le maire sortant a clairement choisir son camp. Celui de Patricia Granet, suppléante du député PS Gilbert Sauvan soutenue par les socialistes et les communistes contre Franck Di Benedetto premier adjoint sortant épaulé par le Modem et EELV.
Christian Barbero, ancien commissaire de police à la retraite conduit une liste unifiée UMP-UDI.
Ni gauche, ni droite, ni FN c’est la profession de foi d’un homme pourtant marqué par un parcours à droite, Gérard Segond. Il a déjà été aux affaires puisqu’il fut adjoint sous le RPR Pierre Rinaldi il y a 30 ans.
Pour conquérir cette mairie qu’il juge à sa portée, le Front National a investi la conseillère municipale d’opposition, Maire-Anne Baudoui-Maurel, jusqu’alors présidente départementale de l’association des Amis de Nicolas Sarkozy, et qui a rejoint les rangs frontistes.
Cette chirurgien dentiste, présidente des dentistes du département est une prise de choix pour le FN qui manque de candidats d’envergure dans le département.
Manosque :
Le Front National a de fortes ambitions dans la cité de Jean Giono. Eric Pinzelli, novice en politique, s’est fixé comme objectif d’arriver en tête. Il peut au moins prétendre être présent au second tour s’il s’appuie sur le score de Marine Lepen à la présidentielle de 2012 (18,96 %, un point de plus qu’au niveau national) pour s’imaginer un bel avenir à Manosque.
Si la ville doit changer de main, la gauche espère que ce sera dans les siennes. Mais elle part divisée. Le candidat socialiste Michel d’Angelo n’a pas réussi à rassembler la gauche dès le premier. La conseillère municipale et régionale PCF a été désignée Martine Carriol pour mener elle aussi la bataille .
A 76 ans, l’UMP Bernard Jeanmet-Peralta compte sortir vainqueur face à ces trois prétendants à la mairie, il brigue un troisième mandat.