Jean-Luc Mélenchon est venu soutenir le candidat du Front de Gauche à la mairie de Marseille mardi. Une réunion publique sous les fenêtres de la mairie. Le co-président du parti de gauche a taclé J-C Gaudin devant 1 500 militants : "c'est lui qui le premier a fait alliance avec le Front national".
Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du parti de gauche, a brocardé mardi soir l'ambition de Jean-Claude Gaudin (UMP) de viser un quatrième mandat à la mairie de Marseille, fustigeant ensuite l'alliance que celui-ci avait passée avec le Front national en 1986 à la région PACA.
Il est possible de dire à M. Gaudin, sans manquer de respect à la personne, et sans même douter du fait que, sans doute plus d'une fois, il a cru qu'il était utile, qu'il faut savoir s'arrêter. Ce n'est pas être grossier que de le dire"
a lancé M. Mélenchon lors d'une réunion publique qui se tenait sous les fenêtres mêmes de la mairie de Marseille.
"Une attitude assez dégoutante"
"Nous avons bien des raisons de vivre, c'est-à-dire assez de raison d'aimer, pour être capables de faire autre chose... Ces douceurs ayant été dites, je ne veux pas qu'on oublie un seul instant que cet homme introduisit dans notre pays une attitude assez dégoûtante, qui ensuite se répandit fort facilement et semble connaître dorénavant une quasi nouvelle jeunesse: c'est lui qui le premier a fait une alliance avec le Front national", a poursuivi le leader du Front de gauche, les quelque 1500 militants rassemblés huant alors le nom du maire de Marseille.Une décision qui remonte "à la préhistoire"
En 1986, Jean-Claude Gaudin avait fait alliance avec le FN pour prendre la présidence de la région PACA. Une décision qui remonte "à la préhistoire",assure-t-il aujourd'hui régulièrement, où il répète aussi qu'il n'envisage aucune alliance avec le FN. M. Mélenchon, venu soutenir la liste Front de gauche conduite par Jean-Marc Coppola (PCF), a par ailleurs vivement critiqué le projet de métropole Aix-Marseille, qui doit voir le jour au 1er janvier 2016, pour se substituer à six intercommunalités représentant 1,6 millions d'habitants. Il a qualifié ce projet contesté par de nombreux maires du département de "mégapole qui va dissoudre les liens que les citoyens ont avec leurs élus dans leurs communes, les communes qui sont la base de la liberté des Français, historiquement".
La commune n'est pas un arrangement avec les technocrates
Quand je vois certains prendre ces mines confites pour nous dire "Ah, il y a 36000 communes en France" comme si c'était une calamité, je dis au contraire que je suis très content qu'il y ait 36 000 communes, parce que cela veut dire 36 000 conseils municipaux et des millions de gens qui connaissent personnellement ceux qui les représentent."
"La commune n'est pas un arrangement entre soi et les technocrates à face de pierre qui viennent avec de prétendus raisonnements nous exposer pourquoi tout irait mieux si on concentrait encore davantage les pouvoirs se trompent lourdement sur ce que sont les attentes du peuple français", a-t-il lancé sous les applaudissements. "Ils vont supprimer les anciennes organisations du territoire que vous connaissiez et que vous étiez pour partie capables de comprendre et de contrôler au profit d'obscures constructions administrativo-technocratiques qui vont confisquer les pouvoirs du grand nombre", a-t-il encore insisté.