Transdev actionnaire principal de la SNCM est dans le collimateur des salariés. Ces derniers le considèrent "hostiles" à la compagnie maritime. Les grévistes demandent son départ. Leur mouvement paralyse les rotations entre la Corse et le Continent.
Les syndicats de la compagnie maritime ont entamé depuis ce mercredi matin un mouvement de grève pour pousser le gouvernement à chasser l'actionnaire principal Transdev.
Le trafic était quasiment paralysé entre la Corse et le continent, trois des quatre bateaux en service actuellement étant bloqués à quai, selon la direction.
Après un conflit de près de dix jours début janvier, la CGT (majoritaire), le SAMMM (Syndicat autonome des marins de la marine marchande), la CFDT, FO et, pour l'encadrement, la CFE-CGC ont décidé de se remettre en grève face à "l'évolution inquiétante de la compagnie", à leurs yeux, de ces dernières semaines.
Transdev jugé hostile à l'avenir de la compagnie
Selon les représentants syndicaux, au fil des conseils de surveillance, Transdev (66%), filiale de la Caisse des Dépôts (CDC) et de Veolia Environnement, a affiché son hostilité croissante vis-à-vis du plan de redressement de la société, qu'il estime "fragile".Des doutes sur la commande de quatre navires
Si la commande de quatre navires au chantier naval STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a été amorcée, les salariés craignent que, dans un tel contexte, elle ne puisse aboutir d'ici fin juin, comme le prévoit le calendrier entériné en janvier.Ils réclament donc la sortie de Transdev par la mise en place d'un actionnariat provisoire" avec l'entrée en direct de la Caisse des dépots et consignation (CDC) et la recherche de nouveaux partenaires. Et en appellent à l'Etat, actionnaire direct à 25% de la SNCM, mais aussi indirect (l'Etat est actionnaire de la CDC à 50%)
Stratégie de pourrissement
Le ministère des Transports, qui avait début mars rappelé Transdev à ses responsabilités a réaffirmé auprès de l'AFP ses engagements mais considère que la question de l'actionnariat n'est pas urgente. Le ministère rappelle que l'Etat a tenu tous ses engagements notamment sur la trésorerie,une question qui ne se pose plus aujourd'hui"Tout projet de reprise doit être examiné attentivement ", notamment avec le groupe norvégien Siem Industries qui a manifesté son intérêt.
Mais les syndicats dénoncent une attitude de "pourrissement.
Transdev d'accord pour céder ses parts amis avec ses créances
Mardi, le groupe Transdev, défendant sa position dans le dossier, avait assuré se tenir à la disposition des investisseurs qui seraient intéressés à la reprise de sa participation, qu'il compte céder pour une somme symbolique et en abandonnant ses créances". En clair, les 440 millions d'euros d'amende réclamés par l'Europe.Le plan de redressement de la SNCM signé par les partenaires sociaux prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'effectifs
à hauteur de 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l'entreprise à flot.
Reportage Roger Gasc et Nathalie Deumier