A Marseille, dans l'usine qu'ils occupent, les salariés ont accueilli avec soulagement l'offre d'un repreneur algérien. Selon la CGT, il présente 10 millions d'euros pour racheter le site de fabrication de semoule, fermé par Nutrixo, le groupe propriétaire.
La semaine dernière Nutrixo avait décidé de fermer le site des Grands Moulins Maurel ( nom d'origine de l'usine). La CGT avait promis le dépôt d'une nouvelle offre de reprise, finalement arrivée hier matin. Une offre déjà sur la table, mais revue selon le syndicat ; sa première version avait été retoquée par la direction la semaine dernière.
Lundi, selon l'AFP la direction de la Grande Minoterie de la Méditerranée indiquait dans un communiqué " (la GMM) ne considèrera aucune nouvelle offre émanant du potentiel repreneur". La direction "remet en cause le sérieux de cet investisseur qui ne dispose pas de l'assise financière nécessaire à un tel projet, d'aucune expérience dans le domaine de la meunerie, et dont les antécédents ne sont guère rassurants".
Selon la CGT, " le 2 mai, une offre d'achat conséquente pour la reprise industrielle a été transmise au commissaire au Redressement Productif. Solide financièrement, cette dernière a l'avantage de garantir l'avenir industriel du site et d'employer dans un premier temps une quarantaine de salariés. Cette offre doit être transmise au groupe Nutrixo cette semaine juge le syndicat. "Malgré cela, ce dernier s'obstine à vouloir démanteler cette minoterie et, aujourd'hui (lundi, ndlr), le groupe Nutrixo a envoyé un semi-remorque pour prendre toute la semoule de ce moulin", s'insurge le syndicat.
De son côté "GMM regrette ces derniers développements qui n'ont pour effet que de susciter de faux espoirs parmi les anciens collaborateurs du site et de retarder la mise en oeuvre du programme de revitalisation du bassin d'emploi".
L'offre faite hier qui soulageait les soixante salariés doit être présentée au commissaire au redressement productif et à la direction.
GMM, dont l'activité avait commencé en 1860 puis avait été rachetée à Panzani en 2008 par le groupe NutriXo.
Ce dernier avait annoncé en juillet 2012 qu'il cesserait son activité en novembre 2013 en raison de ses pertes (8,5 millions d'euros) et faute de pouvoir renégocier un contrat de production de semoule avec Panzani, son principal client. Les salariés avaient occupé l'usine fin 2013 et étudié un projet de poursuite via une Scop (société coopérative et participative).