L'association de porteuses de prothèses PIP (PPP) qui revendique près de 2.500 membres a dénoncé vendredi les conclusions d'un comité scientifique mandaté par la Commission européenne qui n'a relevé aucune toxicité particulière due à l'exposition au gel frauduleux.
Cetted ernière enquête mandatée par la commission européenne a indigné les victimes des prothèses PIP.
"Nous nous opposons avec énergie à cet "avis" de la Commission européenne qui conclut à l'innocuité totale des implants PIP", tempête l'association PPP dans un communiqué, se demandant "sur quelles bases et analyses se fonde cette Commission ?"
Jeudi, ce comité scientifique a rendu cet avis final, qui confirme une première expertise réalisée en 2012, affirmant qu'"aucun risque accru de santé n'a été associé à l'exposition au gel de silicone émanant d'un implant PIP en comparaison à d'autres implants". Les experts européens estimaient ainsi que des retraits préventifs n'étaient pas nécessaires.
"Notre association compte 2.477 adhérentes. Elles sont nombreuses à rencontrer des problèmes suite à l'extraction/remplacement de leurs implants PIP rompus, fissurés ou perspirants. D'après celles qui ont accepté de répondre à une enquête que nous menons depuis janvier 2014, 45 % souffrent d'inflammations douloureuses, 29 % souffrent de siliconomes, 27 % signalent aussi d'autres pathologies et préjudices majeurs",
poursuivent ces femmes.
Selon le dernier bilan de l'Agence française du médicament et des produits de santé, 17.411 femmes avaient fait retirer fin décembre 2013 leurs implants mammaires PIP, la plupart à titre préventif, pour un nombre de porteuses estimé à 30.000 en France et à plusieurs centaines de milliers dans le monde.
L'Agence a jusque là signalé 74 cancers du sein survenus chez des femmes porteuses d'implants PIP, mais relevé qu'ils ne sont pas "reliés aux particularités des prothèses PIP".
La découverte en novembre 2011 d'un cas de lymphome anaplasique à grandes cellules, un type rare de lymphome, chez une femme porteuse de PIP avait conduit les autorités sanitaires françaises à proposer un retrait préventif, mais aucun nouveau cas n'a depuis été signalé.
Liquidée en mars 2010, la société PIP utilisait pour ses implants un gel de silicone non homologué et moins cher que celui déclaré officiellement, pour un gain annuel chiffré à un million d'euros.