Christian Garin, armateur marseillais et ancien directeur du port de Marseille, annonce dans une interview parue dans "Le Marin", qu"une offre ferme est en préparation" avec plusieurs investisseurs. Cette offre prendrait en compte un projet industriel large incluant le renouvellement de la flotte.
L'espoir renaît chez les salariés de la SNCM. Dans une interview accordée à la revue spécialisée "Le Marin", l'armateur marseillais Christian Garin qui connait bien la situation pour avoir présidé lui-même l'ancien port de Marseille, annonce qu'"une offre ferme est en préparation et devrait être bouclée avant la fin du mois" avec plusieurs investisseurs en vue d'une reprise de la compagnie maritime SNCM.
Christian Garin, également président de l'organisation professionnelle Armateurs de France, avait déjà manifesté son intérêt pour la SNCM, aux côtés du groupe norvégien Siem Industries qui s'est finalement retiré mi-mai après l'éviction du président du directoire Marc Dufour.
"Il y a en préparation un véritable projet industriel avec le périmètre le plus large possible. Ce projet est dans l'esprit du plan long terme porté jusqu'alors par Marc Dufour", explique l'armateur marseillais.
Il prévoit notamment le renouvellement de la flotte, précise l'armateur, "un point essentiel sur lequel je m'oppose à Daniel Berrebi (dirigeant de la société américaine Baja Ferries, également candidat à la reprise de la SNCM) pour qui, selon ses déclarations à la presse, la priorité n'est pas d'investir".
"Ces nouveaux navires sont un élément fondamental de la stratégie de redynamisation de l'entreprise
et le souhait du personnel et des partenaires sociaux de la SNCM", estime Christian Garin. "Ils sont à la fois nécessaires pour améliorer le service et rendre l'entreprise plus efficace et donc rentable. Mais ils répondent aussi à une obligation dans le cadre des engagements pris en 2013 pour obtenir le contrat
de délégation de service public".
Selon l'entrepreneur, les demandes de remboursement de l'Union européenne (440 millions d'euros de subventions jugées illégales par Bruxelles) n'hypothèquent pas l'avenir de la compagnie, contrairement à ce que soutient son principal actionnaire, Transdev (66%), désireux de se désengager.
Pour Christian Garin,
"Il y a des solutions sur la table. Et elles passent par bien d'autres moyens que la disparition programmée de la SNCM"
"Il apparaît aujourd'hui que le projet de la SNCM sur un périmètre large avec le renouvellement de nos navires intéresse", a réagi la CFE-CGC dans une déclaration transmise à l'AFP. "Nous demandons à ce que les marques d'intérêt soient traitées en extrême urgence par le plus haut niveau de l'Etat (25%) en coordination loyale avec les actionnaires salariés (9%)", ajoute le syndicat de l'encadrement, réclamant de nouveau la tenue d'une table ronde "pour traiter simultanément de l'actionnariat et des contentieux" européens.
Les représentants du personnel rencontrent ce jeudi matin pour la première fois, à l'occasion d'un comité d'entreprise, le nouveau président du directoire Olivier Diehl, élu la semaine dernière sur proposition de Transdev.