La crise des intermittents menace les festivals

Alors que la crise des intermittents s'accentue et qu'un premier festival à Montpellier a été touché par le mouvement social, les directeurs de centres culturels et de festivals craignent à leur tour des perturbations dans leurs programmes. Les ministères tentent de leur côté de renouer le dialogue.

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Les patrons des festivals prennent très au sérieux les menaces de perturbations brandies par les intermittents du spectacle, alors qu'en coulisse, les ministères s'activent pour trouver une issue à la crise ouverte par la réforme de leur régime d'indemnisation chômage.
La mobilisation des intermittents dure depuis plusieurs mois, mais la cote d'alerte a été atteinte avec la grève qui a entraîné l'annulation de plusieurs spectacles au Printemps des Comédiens à Montpellier, premier grand festival de l'été.
La provence, terre des festivals, pourrait être largement impactée par le mouvement social, à quelques jours seulement du début de saison culturelle.
Le ministre du Travail, François Rebsamen, a annoncé mercredi à l'Assemblée nationale qu'il prendrait avec la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, "des initiatives pour renouer le dialogue avec les intermittents".
La dernière grande crise des intermittents en 2003 avait entraîné l'annulation des festivals d'Avignon, d'Aix-en-Provence et des Francofolies de La Rochelle.
De quoi  être "très en alerte", souligne Bernard Foccroulle, directeur du festival d'Aix-en-Provence, qui juge le statut des intermittents "fondamental". "Il faut que l'opinion publique sache que si ce régime est mis en cause, c'est l'ensemble de l'économie du spectacle vivant qui va basculer", dit-il.
L'inquiétude est d'autant plus grande que la crise a fragilisé les économies locales: les retombées du Festival d'Avignon sont estimées à 25 millions
d'euros pour la ville (commerces, hôtellerie etc..).

"Le Medef ne prend pas suffisamment la mesure de l'impact de la culture dans le champ économique"


déplore Bernard Foccroulle.
Les acteurs de la culture et les élus ont multiplié les signaux d'alarme au gouvernement ces derniers mois. 90 parlementaires et élus locaux ont adressé un courrier au ministre du Travail pour lui demander de ne pas signer la convention.


Un bras de fer avec le Medef

Au coeur du conflit, l'agrément, prévu dans la dernière semaine de juin, de la nouvelle convention chômage validée le 22 mars par trois syndicats (CFDT, FO, CFTC) et le patronat, dont le Medef, et qui prévoit des économies sur le régime d'indemnisation des techniciens et des artistes du spectacle.
Les intermittents du spectacle ne représentent que 3,5% des bénéficiaires des allocations chômage et 3,4% des dépenses de l'Unedic. Mais ils sont traditionnellement plus mobilisés que les chômeurs et défendent leur régime spécifique, qui compense la précarité attachée aux métiers de la culture, en échange de cotisations deux fois plus élevées que dans le régime général. De son côté, le Medef est hostile à un statut qu'il juge trop favorable et trop coûteux et qui est à ses yeux une subvention déguisée à la culture.
La négociation, partie sur des bases très radicales - le Medef demandant la suppression du régime - a finalement maintenu le statut des intermittents, mais l'a durci.
Selon le ministre du Travail, la convention "sauvegarde le régime" et "elle est le résultat du dialogue social", puisque le texte a été signé par une majorité de partenaires sociaux.
Le Syndeac, qui regroupe les employeurs de la culture, déplore pour sa part que le gouvernement n'ait pas "fixé une feuille de route" et ait "laissé le champ libre au Medef".

Le nouveau calcul du "différé d'indemnisation", qui impose un délai avant de toucher des allocations, nourrit la contestation.  La mesure, qui doit générer 100 millions d'économies, va toucher 48% des intermittents contre 9% auparavant, selon le Syndeac
"Des économies de bout de chandelle", s'insurge Paul Rondin, directeur délégué du festival d'Avignon, "inquiet au premier chef, non seulement pour le festival mais sur le fond, sur le statut des intermittents".
Le bras de fer risque de se poursuivre tout le mois de juin, et de déborder sur un mois de juillet crucial pour l'ensemble du spectacle vivant.
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