Olivier Py,le directeur du festival d'Avignon, s'est associé à une soixantaine de directeurs de lieux culturels, festivals et compagnies dans une lettre ouverte au Premier ministre. Ils lui demandent de ne pas agréer l'accord actuel sur la nouvelle convention d'assurance chômage des intermittents.
Une soixantaine de directeurs de lieux culturels, festivals et compagnies, membres du Syndeac, le syndicat des employeurs du spectacle, ont écrit au Premier ministre pour lui demander "solennellement" de ne pas agréer en l'état l'accord sur la nouvelle convention d'assurance chômage qui touche au régime des intermittents.
Cette lettre ouverte, communiquée à l'AFP et qui est publiée ce jeudi matin dans le quotidien Libération , est signée de nombreux directeurs de scènes nationales et de festivals, dont Olivier Py, directeur du festival d'Avignon.
Selon les signataires,
"agréer la convention en l'état relèverait d'une provocation au regard de la situation sociale de notre pays"
et de son niveau de chômage. Ce serait une erreur, voire une faute, à la veille des festivals d'été qui font le rayonnement international de notre pays", écrivent-ils, soulignant que "déjà le Printemps des comédiens de Montpellier est stoppé dans son envol".
Les intermittents font monter la pression à l'approche des festivals, pour obtenir du gouvernement qu'il n'agrée pas l'accord. Le spectacle d'ouverture du festival
de Montpellier "le Printemps des comédiens" a été annulé et les intermittents ont annoncé qu'ils interrompraient tout spectacle auquel assisterait un ministre pendant un festival.
En 2003, un conflit sur le régime de l'intermittence avait entraîné l'annulation du festival d'Avignon.
Les signataires demandent au Premier ministre d'"entendre enfin la juste colère des artistes, des techniciens, des professionnels de la culture", et "les inquiétudes que près de 100 parlementaires et élus locaux ont adressées par courrier au ministre du Travail pour lui demander de ne pas signer ce texte."
Ils soulignent enfin qu'ils attendent "plus d'un gouvernement de gauche que le strict respect du dialogue social paritaire" ou "la seule préservation des annexes
spécifiques pour les intermittents du spectacle (...) Nous attendons toujours d'un gouvernement de gauche les preuves d'une ambition pour la culture."