Des imams dialoguant au sein de conseils, un même prêche lu le vendredi au niveau régional voire national, des manuels religieux dignes de ce nom... Tels sont les chantiers au programme des "états généraux contre le radicalisme" qui débuteront mercredi à Avignon.
La tenue de cette série de réunions avait été évoquée par l'Union des mosquées de France (UMF) le 2 juin, au lendemain de l'annonce de l'interpellation de Mehdi Nemmouche, jeune Français ayant basculé dans le jihadisme, après la tuerie du musée juif de Bruxelles. Mardi, lors d'une conférence de presse, l'UMF a précisé le contenu et le calendrier de ces états généraux. Le cycle débutera par une réunion mercredi à Avignon de cadres religieux musulmans du Sud-Est, qui sera suivie d'au moins cinq autres rassemblements régionaux (Sud-Ouest, Centre-Est, Nord, Ouest puis Est).
Une "réunion de synthèse nationale" aura lieu à l'automne, probablement en décembre, et proposera un "plan d'actions", a précisé le président de l'UMF, Mohammed Moussaoui. Parmi les réformes que l'UMF entend mettre en oeuvre figure "la création de conseils régionaux des cadres religieux (imams et aumôniers), qui permettront à ces derniers de mieux se concerter".
Aujourd'hui, l'imam souvent agit seul, il n'y a personne autour de lui", a déploré M. Moussaoui".
Une autre innovation possible concerne le prêche du vendredi, suivi par "un million de personnes en France", selon le président d'honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM).
C'est un message qui mérite d'être bien construit et travaillé de façon collégiale. On peut imaginer que des imams puissent rédiger ensemble un prêche du vendredi lu au niveau de leur région voire au niveau national", a esquissé M. Moussaoui".
Enfin, "aujourd'hui, nous ne disposons pas de manuels d'enseignement religieux dignes de ce nom", a regretté l'ancien président du CFCM, qui espère la mise en place de "programmes et de supports bien élaborés et accessibles au grand public". L'UMF, créée en septembre 2013 et proche du Maroc, dit rassembler 500 des 2.300 lieux de culte musulmans français. Elle met en avant un "travail de terrain" sans contester la représentativité du CFCM auprès des pouvoirs publics.