Cinq personnes ont été interpellées à Nancy et Bastia en milieu de semaine puis placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête de la police marseillaise sur un trafic de bébés roms entre la Corse et le continent.
10 000 euros le bébé
Cinq personnes ont été interpellées à Nancy et Bastia en milieu de semaine puis placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête de la police marseillaise sur un trafic de bébés roms entre la Corse et le continent.En septembre, deux des organisateurs de ce réseau, soupçonnés d'avoir vendu deux nourrissons, l'un à Ajaccio en mai, l'autre à Marseille en juillet, à des membres de la communauté des gens de voyage (nomades de nationalité française), pour environ 10.000 euros chacun, avaient été interpellés puis écroués.
Ils avaient été mis en examen pour "traite d'êtres humains".
En milieu de semaine, la DIPJ de Marseille a procédé à de nouvelles interpellations, il s'agit d'un couple de gens du voyage de Nancy, soupçonné d'avoir acheté un nourrisson, et de trois personnes à Bastia, suspectées d'avoir vendu cet enfant.
2 nourrissons vendus à Ajaccio et Marseille
Le bébé d'environ un an a été confié aux services sociaux, tandis que les parents "adoptifs" ont été placés en garde à vue et devraient être présentés à un magistrat de Nancy, vendredi dans la journée, avant d'être déférés à la magistrate marseillaise en charge du dossier, Patricia Krummenacker.A Bastia, la police a interpellé l'organisateur de la vente et la famille biologique de l'enfant. Ces trois personnes devraient également être présentées dans la journée à un magistrat avant d'être déférées à Marseille.
Fin juillet, le personnel de la maternité de l'hôpital de Marseille, où l'un des ces bébés vendus avait vu le jour, s'était interrogé sur la présence permanente d'un couple "adoptants" au chevet d'une jeune femme, âgée de 32 ans et vivant dans un camp rom des quartiers Nord.
Ce couple "d'adoptants" de la communauté des gens du voyage, Carmen et Mike, avait été mis en examen pour "entremise lucrative pour abandon, provocation à l'abandon et obtention frauduleuse de documents administratifs" et placé sous contrôle judiciaire.
Ces jeunes gens, âgés de 27 et 26 ans, avaient expliqué qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant.
La mère biologique du bébé, déjà mère de cinq enfants, avait quitté l'hôpital après la vente pour regagner la Roumanie.
Le parquet de Marseille avait expliqué à l'ouverture de ce dossier que la notion de trafic avait été retenue car les suspects "semblent avoir démarché comme intermédiaires à la fois des couples en manque d'enfant et des femmes en situation de détresse sociale, financière, à qui ils proposaient d'acheter et de vendre leur bébé".
Avec AFP