Les intermittents qui travaillent sur le Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence votaient toute la journée de mercredi sur l'opportunité d'une grève pendant le festival, a-t-on appris auprès d'intermittents.
Les intermittents, qui demandent toujours que le gouvernement ne valide pas la nouvelle convention d'assurance-chômage, doivent se prononcer sur la question suivante, selon l'un des intermittents interrogés: "Suite au mouvement national du 16 juin et aux annonces de Manuel Valls du 19 juin, êtes-vous pour ou contre une grève sur les représentations du festival?". Le vote, à bulletin secret, se tient dans l'ancien archevêché, bâtiment au coeur du festival, dont l'accès était interdit mercredi à la presse et au public, et dont la façade était barrée par une grande banderole proclamant: "La culture en danger".
Les intermittents, qui sont environ 200 à travailler pour la préparation du festival, qui démarre le 2 juillet, venaient voter au compte-gouttes mercredi matin, et refusaient pour la plupart les sollicitations de l'AFP. Le scrutin doit se terminer à 18H00 et une AG devrait se tenir jeudi.
Le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, créé en 1948, est l'un des plus importants au monde et génère, selon l'organisation, "quelque 65 millions d'euros de retombées économiques, dont 30 millions environ sur le territoire du Pays d'Aix, fournissant notamment au secteur touristique local une fréquentation importante". Le mouvement des intermittents a déjà largement perturbé plusieurs festivals, comme le Printemps des comédiens, à Montpellier, Montpellier Danse ou le Festival de Marseille, dont de nombreux spectacles ont été annulés.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a lancé mardi la "mission de concertation" censée redéfinir le régime des intermittents, confiée à trois personnalités dont l'ancienne directrice du Festival d'Avignon Hortense Archambault.
La CGT-Spectacle, fer de lance du conflit, a pris acte de ce début de mission; elle avait reconduit la semaine dernière son appel à la grève pour tout le mois de juillet, faisant peser une menace sur les grands festivals de l'été.