Alors que les salariés du festival ont majoritairement voté contre la grève, hier soir, la générale du "Prince de Hombourg " de Kleist était interrompue par des intermittents du "off".Le personnel du festival d'Avignon veut jouer et militer. La CGT Spectacle appelle à une grève massive vendredi.
Si l'ouverture du festival d'Art lyrique d'Aix en Provence s'est passée en douceur, la menace de perturbations s'est matérialisée à Avignon, où la répétition générale du "Prince de Hombourg" de Kleist a été interrompue, vers la fin, par des intermittents du "off" qui ont envahi la scène et provoqué des discussions houleuses avec les comédiens.
Cette pièce, donnée dans la cour d'honneur du Palais des Papes et dont la diffusion en direct sur France 2 est prévue, doit donner le coup d'envoi du festival vendredi.
Vendredi
Les salariés du festival officiel se sont pourtant, comme à Aix, exprimés à 80% pour le maintien de la manifestation, permettant à son directeur Olivier Py d'estimer "avec plus de certitude que le festival aura lieu". Mais la CGT Spectacle appelle toujours à "une grève massive" le 4 juillet pour l'ouverture d'Avignon.La CGT et la coordination des intermittents entendent peser sur la concertation ouverte par le gouvernement, en vue d'une "refonte" du régime d'assurance chômage qui leur est spécifique.
Concertation
Jeudi, le trio chargé d'ouvrir cette concertation, formé de l'ancienne directrice du Festival d'Avignon Hortense Archambault, du député PS Jean-Patrick Gille, et de l'ex-inspecteur du travail Jean-Denis Combrexelle, doit tenir une conférence de presse où seront probablement précisés la méthode et le calendrier.
D'autres actions
Les actions de sensibilisation du public en marge des spectacles, comme ce fut le cas pour "la Flûte enchantée", ont les faveurs des directeurs des festivals, mais pourraient, comme mercredi soir à Avignon ou à Montpellier Danse ces derniers jours ne pas suffire aux plus radicaux des intermittents.Pour le 4 juillet, jour de "mobilisation nationale", le festival Montpellier Danse, bousculé par ce conflit depuis son ouverture le 22 juin, a d'ores et déjà annoncé que "la totalité des manifestations" était annulée.
La journée peut cristalliser les tensions et comme l'écrit dans Le Monde Clarisse Fabre "Face aux tensions qui ne manqueront pas de s'exprimer, le Collectif d'Avignon appelle chacun à « s'écouter et se respecter ». Et précise, surtout, que la lutte ne concerne pas que les artistes et les techniciens du spectacle, mais toutes les professions précaires. Ici, la « colère » contre le gouvernement qui a agréé l'accord du 22 mars sur l'assurance-chômage est intacte."