Toulon a fait honneur à son statut en allant s'imposer logiquement à Bayonne (29-15). Les Varois, au temps de préparation bien moindre que les Bayonnais mais avec déjà de bons repères nés après leur succès sur Toulouse (38-12), ne sont pas tombés dans le piège tendu par les Basques.
Sûrs de leur jeu, plus forts et puissants dans les rucks, avec déjà pas mal de fluidité dans les transmissions, ils ont récité une partition presque sans fausse note, manquant juste de décrocher le bonus offensif en fin de match.
Si les hommes de Bernard Laporte n'ont pas réussi à trouver la faille de la muraille bayonnaise lors du premier acte, ils ont profité de leur supériorité en mêlée pour mener au score grâce aux pénalités de Giteau, suppléant dans l'exercice du retraité Wilkinson avec 19 points inscrits.
Mais ils ont aussi payé cher leur indiscipline, au sol notamment, sur les rares avancées locales et face à Bustos Moyano, auteur d'un sans faute dans ses tentatives (5 sur 5), la parité était de mise à la pause (12-12).
Mais c'était flatteur pour l'Aviron qui subissait au retour le réveil du réalisme rouge et noir.
Les doubles champions d'Europe faisaient d'abord sortir le pilier Muller 10 minutes pour fautes répétées en mêlée, puis inscrivaient 2 essais par Bastareaud et Smith en 7 minutes (15-29, 57), contestés par les Bayonnais mais validés avec l'aide de la vidéo par l'arbitre M. Garcès.
Sur le premier, c'est une charge à vide de Bastareaud sur Lovobalavu qui faisait rugir un Jean-Dauger à guichets fermés, alors que sur le 2ème, Smith semblait être devant Bastareaud, auteur du coup de pied à suivre dans l'en-but.
C'était à la fois lourd pour les coéquipiers de Chisholm, au regard de leur bravoure défensive, mais logique tant leurs inspirations offensives ont accouché d'une kyrielle d'en-avants empêchant le moindre enchaînement.
Au courage, les hommes de Noriega ont fini la tête haute, en faisant reculer les Toulonnais, sans parvenir à sauver l'honneur.
DECLARATIONS A L'ISSUE DE LA RENCONTRE :
Bernard Laporte (manageur de Toulon) : "Si on n'a pas pris ce 5e point, c'est qu'on ne le méritait pas. On veut toujours plus, moi le premier. Je suis satisfait, c'est notre 3e match, il nous manque les gros qui sont aux Four Nations, on a intégré des nouveaux qui arrivent, qui découvrent, avec des touches nouvelles. L'important était de bien démarrer, de créer une bonne dynamique. J'ai vu de la passion dans ce groupe, le match de samedi dernier (victoire en amical contre le Racing 21-19) nous a fait du bien."Maxime Mermoz (centre de Toulon) : "C'est un résultat positif, avec de meilleures attitudes que la semaine dernière et une victoire à l'extérieur. On est en partie satisfait mais dans le contenu, on donne beaucoup de points alors que c'est nous qui maîtrisions cette première mi-temps. C'est le point négatif. On aurait pu tuer le match sur d'autres actions pour le point de bonus, mais on a trop subi sur la fin. L'an dernier, on a eu du mal à gagner à l'extérieur, cela nous a fait du mal en début de saison, heureusement beaucoup d'équipes étaient dans notre cas. Là on commence bien, on ne va pas commencer à regretter les matches. On va essayer d'être positif."
Patricio Noriega (manageur de Bayonne) : "Ils ont bien maîtrisé, avec une bonne tactique, ils ont dominé la conquête, ont fait un beau boulot dans la défense et ils ont protégé leurs ballons, chose que l'on n'est pas capable de faire aujourd'hui. Sans le ballon, tu ne peux pas jouer. Ce n'est pas de la frustration, on est mauvais sur beaucoup de choses capitales, comme la possession de balle. On ne gagne pas beaucoup de ballons sur la conquête, spécialement sur mêlée et après, à chaque fois que l'on était sous pression, notre défense a concédé beaucoup de pénalités. Sans discipline, sans conquête et sans ballon, c'est impossible de jouer. A la vidéo, je vais essayer de trouver des points positifs, comme la touche où on n'a pas perdu beaucoup de ballons et par moment notre engagement défensif, physiquement. La réalité est que Toulon était meilleur que nous ce soir. On a les outils pour relever la tête, pour avancer, on ne va rien lâcher."