Le 7 janvier 2015, la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo était victime d'une attaque terroriste. Ce drame avait ému des millions de Français et fait désormais partie de la mémoire collective. On revient sur les images fortes de ce sursaut national, en Côte d'Azur sous la banderole "Je suis Charlie".
Tout le monde semblait être Charlie. Le 10 janvier 2015, plus de 700 000 personnes défilaient dans les rues de France. Des foules immenses, unies sous un même slogan : "je suis Charlie".
Chaque individu venait alors rendre hommage aux douze victimes, tombées lors de l'attentat islamistes contre le journal satirique, le 7 janvier 2015. Charlie Hebdo était effectivement la cible de djihadistes depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006.
"On savait qu'il avait une épée Damoclès au-dessus de la tête, mais c'est un choc", avait alors réagit Alain Charbonnier à notre micro le 9 janvier 2015. Il était l'oncle et le parrain de Stéphane Charbonnier dit "Charb". Son neveu, alors dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo, venait de mourir sous les balles des frères Kouachi.
Un rassemblement historique à Nice
À Nice, une foule comme on en a rarement vu avait investi la promenade des Anglais, le 10 janvier 2015. Au total, au moins 25 000 personnes s'étaient rassemblées. Leurs regards étaient tristes, mais dignes.
La marche s'était déroulée dans le silence, jusqu'au monument au mort. Puis, spontanément, devant l'édifice, les Niçois avaient scandé en cœur "Je suis Charlie", avant d'entamer une Marseillaise collégiale.
Tous se disaient unis autour d'une même idée : aucune arme en France n'est en capacité de tuer la liberté d'expression.
Dans le cortège, certains se disaient tout de même inquiets sur un point. Ils avaient peur que des amalgames soient faits entre "être musulmans" et "être djihadistes".
Reportage à Nice en 2015 :
"Il ne faut surtout pas penser que ces fanatiques à l'origine des attentats sont représentatifs de la communauté musulmane en France", avait notamment insisté un manifestant à notre micro. "Je suis musulman et je condamne ces massacres", nous confirmait un autre homme.
Hommage vibrant au stade Mayol
Les élans de soutiens ne s'étaient pas seulement manifestés dans les rues. Le 10 janvier 2015, c'est aussi tout un stade qui a rendu hommage à Charlie.
C'était juste avant le coup d'envoi d'un match opposant le Racing Club de Toulon (RCT) au Racing 92. L'ensemble des spectateurs avaient respecté une minute d'applaudissement puis ils s'étaient lancés dans une longue salve d'applaudissements.
Cela devant l'ensemble des joueurs qui, visages fermés, revêtaient pour des tee-shirts "Nous sommes tous Charlie".
"Parce que Charlie", avaient ensuite clamé en chœur et à trois reprises les milliers de spectateurs du stade Mayol. Une adaptation de l'hymne du club toulonnais, le Pilou-Pilou, qui se conclut d'habitude par les mots "Parce que Toulon".
Les attentats contre Charlie Hebdo, "c'est le 11 septembre de la presse, il y aura un avant et un après", nous avait par ailleurs confié Mourad Boudjella. Le désormais ancien président du RCT est également l'ancien PDG de la maison d'éditions Soleil. Celle-ci éditait les dessinateurs Charb et Tignous, abattus dans l'attentat.
Je suis plus que consterné, je suis abasourdi
Mourad Boudjellalancien président du RCT et ancien éditeur de Charb et Tignous, le 7 janvier 2015
Vingt-quatre heures après, une grande marche républicaine rassemblant plus d'un million et demi de manifestants s'emparait de Paris. L'union nationale était à son paroxysme.
Et, en tête de cortège, la quasi-totalité de la classe politique s'était rassemblée autour du président François Hollande et d'une dizaine d'autres dirigeants internationaux. Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne et Benyamin Netanyaou, le Premier ministre israélien étaient notamment présents.
Un impensable aujourd'hui.