La SNCM intéresserait cinq ou six repreneurs européens

Plusieurs repreneurs européens seraient intéressés pour reprendre la SNCM affirme le PDG de Transdev. La compagnie maritime a déposé le bilan, le tribunal de commerce peut désigner un repreneur dans le cadre d'une procédure de redressement judiciaire.

La SNCM intéresse plusieurs repreneurs potentiels, venus de différents pays européens, a affirmé lundi Jean-Marc Janaillac, PDG de l'actionnaire principal Transdev, alors que le prochain dépôt de bilan de la compagnie maritime vient d'être annoncé aux salariés.

Il y a plusieurs repreneurs (potentiels), de l'ordre de cinq ou six, des compagnies sérieuses, venues de différents pays européen, qui regardent actuellement le dossier de la SNCM"


a indiqué le PDG de Transdev, interrogé sur France Info.

Procédure de redressement judiciaire

"Il y a des compagnies qui aujourd'hui se sont officiellement déclarées intéressées, il y en a qui se sont officieusement déclarées intéressées" a-t-il ajouté. La société américaine Baja Ferries avait notamment fait état, publiquement, de son intérêt pour une reprise des actifs de la compagnie maritime.
"Le repreneur, ce n'est pas à nous de le trouver, ça va être la procédure" de redressement judiciaire qui devrait être ouverte, après le dépôt du bilan de la
société, a-t-il encore indiqué, évoquant "une procédure ouverte, transparente, menée par le tribunal de commerce".

Transdev ne récupérera pas son prêt de 103 millions d'euros

Transdev a annoncé vendredi avoir demandé à la SNCM le remboursement anticipé de 103 millions d'euros de prêts, une décision "destinée à provoquer le redressement judiciaire", a commenté Jean-Marc Janaillac, affirmant qu'il s'agit de la

seule chance d'éviter la disparition pure et simple"


de la compagnie. Cette solution est privilégiée par l'Etat, également actionnaire via la Caisse des dépôts, ainsi que par la Corse, client principal de la SNCM via la délégation de service public (DSP) entre Marseille et la Corse. Transdev ne s'attend pas à récupérer cette somme, a-t-il ajouté: "ces 100 millions d'euros, jamais nous ne les récupèrerons et nous le savons. La SNCM est structurellement déficitaire".

400 millions d'euros à rembourser à Bruxelles

La compagnie maritime est sous le coup d'une condamnation de Bruxelles, qui lui demande de rembourser plus de 400 millions d'euros d'aides jugées illégales. Selon Jean-Marc Janaillac,

si nous ne faisons rien, la SNCM connaîtra une cessation de paiement au début de l'année, Bruxelles imposera des amendes à l'Etat français pour ne pas avoir initié le recouvrement des sommes dues, la DSP sera attaquée, ça voudra dire la disparition brutale de la société".


Il a précisé vouloir "mettre la SNCM sous la protection du tribunal de commerce, trouver un repreneur et que l'Etat négocie avec Bruxelles (...) une discontinuité, c'est-à-dire la création d'une nouvelle SNCM qui aurait pas à supporter le remboursement" de ces aides.

Transmettre la délégation de service public

Il faut également que la DSP entre la Corse et le continent soit transmise au repreneur. Selon Jean-Marc Janaillac, "le problème, ce n'est pas la transmission, parce que le droit français le permet, l'Europe n'y voit pas d'objection, le client la région Corse est d'accord. Simplement, il faut que cette DSP soit valide". Il a précisé que "l'Europe mène une enquête sur cette DSP. (...) Et donc, tout ce qu'on souhaite, c'est que le processus mené par le tribunal de commerce permette de valider cette DSP". Le patron de Transdev a indiqué que son groupe "n'a pas les moyens de financer la SNCM". Sur les 11 dernières années, la SNCM a connu un seul exercice bénéficiaire.
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