Les agriculteurs sont très en colère. Mercredi, ils se mobiliseront sur tout le territoire à l'appel de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), les Chambres d'agriculture et les Jeunes agriculteurs. Dans un contexte explosif ravivé par l'affaire du barrage de Sivens.
Ils se sont donnés rendez-vous dans les rues pour manifester ensemble leur mécontentement face à une réalité devenue, selon eux, décourageante pour le monde agricole.
Des actions de toutes sortes sont donc prévues sur tout le territoire à l'appel de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), des Chambres d'agriculture et des Jeunes agriculteurs.
A Marseille et Arles, des cortèges de tracteurs défileront sous forme d'opérations escargots. Les riziculteurs, affaiblis par l'arrêt d'aides européennes, prendront une part active aux manifestations.
Dans d'autres endroits, des lâchages de fruits et légumes sont prévus sur la voie publique.
Depuis la rentrée, le monde agricole n'a pas caché sa colère. Embargo russe sur les produits alimentaires, effondrement des cours des céréales, revenus en berne et élargissement de la directive nitrates...
La dernière réglementation sur les nitrates (dérivés des engrais azotés) a fait basculer près de 4.000 communes et 63.000 exploitations dans l'illégalité et leur impose des investissements parfois coûteux pour limiter la pollution des eaux et une éventuelle prolifération d'algues vertes.
Les Chambres d'agriculture se sont, elles, greffées aux actions pour dénoncer la ponction par l'Etat de 60 millions sur leur budget (700 millions). Demain, elles seront "portes fermées" et n'assureront que les urgences.
Un climat explosif
Dans ce contexte le climat est tendu, et la récente affaire du barrage de Sivens (qui a coûté la vie à un militant vert) le rend explosif. Car le barrage de Sivens a ravivé l'exaspération des agriculteurs: ils craignent l'abandon d'un projet destiné à irriguer les exploitations agricoles.Les services de police craignent des débordements. Pour mémoire, en septembre dernier, les manifestants avaient incendié un centre des impôts et de la Mutualité agricole à Morlaix, dans le Finistère
Dépassée par sa base, la FNSEA a depuis tenté de reprendre l'initiative, multipliant les rendez-vous jusqu'à Matignon, et portant huit revendications.
Depuis, au moins deux d'entre elles sont tombées. Le gouvernement a enterré l'écotaxe et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a procédé au versement par anticipation de 3,4 milliards d'euros d'aides de la Politique agricole commune (PAC).