Le gel des prothèses PIP va être testé sur des souris

Dix souris vont tester le gel qui était utilisé dans les prothèses PIP. La juge chargée de l'enquête sur ces prothèses vient d'obtenir le budget pour faire cette étude scientifique. Jusqu'alors le procès n'a pas pu déterminer la dangerosité du gel frauduleux. 

La juge chargée de l'instruction ouverte pour blessures et homicides involontaires dans le scandale des prothèses mammaires PIP va faire tester sur des souris le gel frauduleux , a-t-on appris lundi auprès d'un avocat. La juge Annaïck Le Goff a obtenu "la ligne budgétaire", pour réaliser des tests sur 10 souris, a indiqué Me Philippe Courtois, qui défend un peu plus de 2.700 femmes parties civiles dans ce dossier, confirmant une information de RTL. Ces tests, les premiers sur des animaux, avaient déjà été évoqués, a-t-il précisé, mais coûtent "un million d'euros", explique l'avocat, qui estime que ce montant est "exorbitant" et "aurait été beaucoup plus utile pour indemniser les victimes".

Utilisation d'un gel frauduleux

L'entreprise varoise Poly Implant Prothèse (PIP), dirigée par Jean-Claude Mas, dont les principaux dirigeants - dont M. Mas - ont été condamnés en première instance dans un autre volet de l'affaire pour tromperie aggravée et escroquerie, remplissait les prothèses mammaires qu'elle produisait avec un gel de silicone "maison" en lieu et place du gel certifié Nusil et avait mis en place un système pour déjouer les contrôles. Durant le premier procès, qui s'est tenu à Marseille au printemps 2013, Jean-Claude Mas avait reconnu l'utilisation de ce gel frauduleux, dont la composition pouvait varier en fonction des produits disponibles, mais avait persisté à nier sa nocivité.

Un produit dangereux ? 

L'audience n'avait pas permis de trancher la question centrale de la dangerosité du produit, les études produites étant plutôt rassurantes, mais le taux de rupture des prothèses et de "transsudation" des prothèses supérieur à la normale. Même si ces tests peuvent "être utilisés pour démontrer le lien de causalité", Me Courtois craint qu'ils ne retardent la fin de l'instruction, avec notamment des demandes de contre-expertise.

C'est choquant et cela ne sera pas probant "

estime Laurent Gaudon, un avocat des victimes. Il regrette qu'on utilise un million d'euros pour une étude alors que l'on dit aux victimes qu'il n'y a pas d'argent pour les indemniser .

Revoir notre magazine : "Les coulisses d'un procès exceptionnel" :


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