"L'équipe manque d'efficacité et j'en manque, c'est certain": Le jeune attaquant belge de Monaco Yannick Ferreira Carrasco, 21 ans, ne fuit pas ses responsabilités avant un déplacement à Leverkusen ce mercredi, pour la 5e journée du groupe C de Ligue des champions. Interview.
Q: Ce déplacement est-il un match à quitte ou double pour Monaco?Ferreira Carrasco: "Je ne pense pas. Pour la qualification, il sera important de battre, soit Leverkusen, soit le Zenit Saint-Petersbourg. Mais on se déplace en Allemagne pour gagner. A l'aller, on a eu un peu de chance. On avait su tenir et marquer. Depuis, cette équipe s'est rattrapée (Leverkusen domine le groupe avec 9 points, ndlr). Il sera compliqué de jouer là-bas, on le sait. Mais on donnera le maximum pour revenir avec trois points."
Q: Votre rôle sera déterminant. Vous prenez de plus en plus d'importance à Monaco...
R: "Je me sens bien, physiquement comme mentalement. Je donnerai tout. Même si on voit qu'on est en manque de réussite en ce moment."
Q: Votre entraîneur, Leonardo Jardim, pointe un problème d'efficacité...
R: "L'équipe manque d'efficacité et j'en manque, c'est certain. J'ai beaucoup d'occasions. Mais c'est aussi un question de réussite. Contre Caen, elle nous a
fui, comme depuis le début de saison. Mais elle va tourner et on gagnera beaucoup de matches. Il ne faut pas se poser de questions. Il faut continuer à jouer comme ça. Mais il est vrai que, lorsqu'on ne parvient pas à marquer, on pousse parfois de façon trop désespérée. On est alors moins bien organisé et cela peut être dangereux."
Q: Votre évolution personnelle est rapide. Comment la définiriez-vous ?
R: "Lorsque je suis arrivé à Monaco, à 16 ans, sans famille dans un lieu à la mentalité différente, c'était très compliqué. Je me suis accroché, entouré de bons conseils. L'année suivante, cela allait bien. Je me souviens de mes débuts en L2 avec Claudio Ranieri. A ce moment-là, je jouais sans souci. Je
ne pensais qu'à attaquer, à dribbler, à prendre du plaisir. Il m'a appris à évoluer sur le plan tactique. Il m'a bien formé. J'ai le sentiment que cela porte ses fruits. Mon volume de jeu est plus important. J'ai aussi pris de l'expérience depuis deux ans."
Q: Votre prolongation contractuelle en début de saison vous a-t-elle libéré ?
R: "Un joueur aime la stabilité. Lors de la phase de négociation, c'était compliqué. Une fois la signature acquise, j'étais content. Je me sentais stable. J'ai prolongé pour pouvoir avancer, progresser avec l'ASM. Pour le moment, le club et le coach me font confiance. J'essaie de montrer qu'ils ont raison."
Q: Vous êtes-vous forgé une carapace ?
R: "Non, je vis au jour le jour. J'aime rire, déconner, même avant un match. On fait notre passion. On a la chance de bien gagner notre vie pour faire ce que l'on aime, et d'être populaire. C'est chouette! Je ne vois pas pourquoi il faudrait avoir une carapace."
Q: Avez-vous le sentiment d'avoir plus de poids sur les épaules ?
R: "J'aime percuter et provoquer. J'essaie de trouver le décalage pour marquer, faire une passe décisive et +casser+ la défense adverse. C'est mon style de jeu. Mais je ne me mets pas de poids sur les épaules."
Q: Vous jouez en France depuis 16 ans, êtes d'origines espagnole et portugaise et de nationalité belge. Cela a-t-il été compliqué de choisir une sélection ?
R: "En jeune, j'ai toujours joué en sélections belges. Je suis né en Belgique. Toute ma famille y vit. Des représentants portugais et espagnols m'ont effectivement approché. Mais je ne possède aucun de ces passeports et suis bien avec la Belgique. Mes blessures ont fait que je n'ai pas encore débuté avec les A (il était sélectionné mais blessé en novembre, ndlr). Mais j'espère continuer sur ma lancée et revenir en sélection en mars prochain."
Propos recueillis par Christophe BELLEUDI.
AFP le 24/11/2014 13:59:17