Redressement judiciaire ? Les salariés de la SNCM toujours dans l'attente

Devant le tribunal de commerce, ils sont rassemblés depuis le milieu de la matinée de ce mardi pendant qu'à l'intérieur du tribunal de commerce, les juges étudiaient le dossier pour se prononcer sur un éventuel redressement judiciaire. Décision ce vendredi 28 novembre.

Les syndicats et les personnels redoutent la mise en redressement judiciaire qui selon eux ouvrirait la voie de la liquidation scellant la fin de la compagnie. L'actionnaire majoritaire,  Transdev est pour cette mise en redressement judiciaire.   Les avocats de la compagnie et des salariés ont débattu sur la base d'un rapport rédigé par un juge-enquêteur, demandé le 12 novembre par le tribunal pour déterminer le caractère réel de cette cessation de paiement. Décision du tribunal ce vendredi.

Le tribunal de commerce de Marseille se prononcera vendredi sur la mise en cessation de paiement de la SNCM, a indiqué mardi le secrétaire du  comité d'entreprise de la compagnie Marcel Faure.

L'audience : à l'intérieur
Lors de l'audience, le juge enquêteur désigné par le tribunal a conclu à la réalité de la cessation de paiement, contestée par les syndicats, a précisé M. Faure devant la presse, à la sortie.   Il a estimé probable la mise en redressement judiciaire de la compagnie maritime, en commentant: "Il est clair que c'est mal engagé", au vu des conclusions du juge enquêteur. 
L'actionnaire majoritaire de la SNCM, Transdev, a provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement de prêts à court terme début novembre. La direction a aussitôt demandé la mise en cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire, demandes examinées mardi par le tribunal. Direction et actionnaire majoritaire espèrent que ce passage par le tribunal de commerce leur permettra de s'affranchir des condamnations européennes, soit un peu plus de 400 millions d'aides publiques à  rembourser - tout en conservant le contrat, essentiel pour la compagnie, de délégation de service public (DSP) pour la desserte de la Corse, que la SNCM détient jusqu'en 2022.

Les syndicats dénoncent eux la "faillite organisée" et contestent la réalité de la cessation de paiement.
Ils craignent une liquidation pure et simple de la compagnie et estiment que le redressement judiciaire non seulement ne permettra pas d'éviter les amendes de Bruxelles mais risque de faire perdre à la compagnie, la DSP.

Et à l'extérieur
une centaine de salariés de l'entreprise, qui en compte 2.000, s'étaient rassemblés sous la pluie derrière une banderole SNCM devant le tribunal de commerce. La SNCM emploie 1.500 personnes en CDI, environ 2.000 en incluant les CDD réguliers.
Lundi, des représentants syndicaux des agents du ports et des dockers avaient fait part de leur inquiétude sur l'avenir de la compagnie et les répercussions possibles sur l'économie portuaire.
Mardi, dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille, Jacques Pfister, a estimé que la liquidation de la compagnie maritime était "la seule solution".

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