Catherine Guay comparaît devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône cette semaine, soupçonnée d'avoir tué son enfant à la naissance. Lors du premier jour de son procès lundi, elle a laissé entendre que son bébé était mort-né.
Une jeune femme de 35 ans, Catherine Gay, doit répondre de la mort de son enfant à la naissance devant les jurés de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence. L'accusée, déjà mère de deux enfants, avait accouché dans les toilettes, seule, le 15 août 2012. Le nouveau-né avait été retrouvé quatre jours plus tard dans la colonne sèche d'un immeuble du 4ème arondissement de Marseille.
"Je lui ai serré le cou mais le bébé n'a pas bougé. Il n'y a pas eu de cris. Il n'était pas en vie, ce n'est pas possible"
a affirmé Catherine Guay au premier jour de son procès.
L'enquête de voisinage avait conduit les policiers vers cette jeune femme qui vivait dans l'immeuble avec son mari, un boulanger, et deux enfants. Très vite, la jeune mère de famille avouait son accouchement, seule, vers 05h30 après le départ
au travail de son époux.
En fin de garde-à-vue, Catherine Guay assurait ne plus être certaine que l'enfant était vivant à la naissance. L'état du corps n'a pas permis de le déterminer.
En pleurs, face aux jurés, la jeune femme a relaté une extrême douleur, évoquant "un liquide affreux, une odeur répugnante", laissant entendre qu'elle avait accouché d'un enfant mort-né.
La fille de l'accusée âgée de douze ans, présente dans l'appartement le jour de l'accouchement, n'a pas entendu de cris de bébé mais s'était réjouie que sa mère ait retrouvé un ventre plat en sortant des toilettes. Pour justifier une prise de poids, Catherine Guay soutenait à sa famille qu'elle souffrait de ballonnements.
Sans invoquer un déni de grossesse (qui n'est pas caractérisé, selon un expert-psychiatre) l'accusée a témoigné d'une forme de confusion:
"Je savais peut-être que j'étais enceinte sans le savoir."
Catherine Guay explique également avoir agi par peur de son époux.
Elle assure qu'il l'aurait menacé, lui lançant "si tu tombes enceinte, je te coupe la tête". L'enquête n'a cependant pas établi de violences conjugales.
Le mari maintient n'avoir jamais soupçonné la grossesse de son épouse alors que le voisinage la félicitait.
"Vu l'état de son ventre, faut pas être fute fute pour ne pas se poser de questions"
avait témoigné un habitant de l'immeuble.
L'accusée qui comparait libre après deux ans de détention provisoire avait d'abord prétendu avoir été violée dans un quartier de Marseille.
En novembre 2011, Catherine Guay avait quitté le domicile familial et avait vécu une période d'errance à Vesoul où réside sa mère. Placée en foyer dans son enfance, elle est décrite comme "une paumée" par un homme rencontré durant cette fugue du domicile familial.