Les deux femmes gendarmes tuées en 2012, lors d'une intervention à Collobrières (83), étaient en position de défense, désarmées, quand on leur a tiré dessus, a témoigné un expert devant les assises du Var. La mère d'Audrey Bertaut, puis celle d'Alicia Champlon, ont quitté la salle en pleurs.
La description des deux scènes de crime par le docteur Pierre Massiani, médecin légiste, et plus encore la diffusion d'images reconstituées montrant la trajectoire des balles et la position des victimes au moment des faits, a bouleversé les parties civiles.Tour à tour, la mère d'Audrey Bertaut, puis celle d'Alicia Champlon, ont quitté la salle en pleurs. "Ordure, fumier", lance dans un souffle Françoise Champlon à l'adresse de l'accusé, Abdallah Boumezaar, 32 ans.
Le jeune homme encourt la perpétuité réelle --une peine rarement prononcée-- pour le meurtre d'Audrey Bertaut, 35 ans, et l'assassinat d'Alicia Champlon, 28 ans, le 17 juin 2012 à Collobrières, des faits qu'il reconnaît. Sa compagne à l'époque, Inès Farhat, 22 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans le cas du premier homicide, ce qu'elle nie.
Les deux gendarmes étaient intervenues dans le petit village situé à une quarantaine de kilomètres de Toulon après un cambriolage et une tentative
de cambriolage commis par M. Boumezaar. Au cours d'une rixe qui avait éclaté après l'arrivée des gendarmes dans le logement que le jeune homme loue depuis quelques jours dans le village, il avait volé l'arme d'Audrey Bertaut avant de la tuer d'une balle dans le crâne à courte distance, selon le Dr Massiani, alors qu'elle tentait de se protéger derrière son bras.
Dans la rue, il tire ensuite à plusieurs reprises sur Alicia Champlon --qui a pris la fuite mais ne peut répliquer car elle a perdu le chargeur de son arme au
cours de la mêlée dans l'appartement--, la touchant notamment au bras et à la fesse, avant de lui tirer à deux reprises dans la tête à bout portant, toujours selon la déposition de l'expert.
Reportage Pozzi Jacqueline, Tisseaux Frédéric et Roux Dominique :
Depuis le début du procès mardi, une vingtaine de membres de la famille et de proches des deux victimes assistent aux débats, qui doivent durer jusqu'au 20 févrrier.
Mercredi, la mère d'Alicia Champlon a également quitté la salle en pleurs après la diffusion de l'enregistrement de l'appel du centre opérationnel de gendarmerie envoyant une brigade à Collobrières le soir des faits après la signalement d'une tentative de cambriolage. Au bout du fil, c'était sa fille qui répondait. Sa voix résonne encore dans la salle d'audience.
(Avec AFP)