Éliminé sans démériter par la Juventus mercredi en quart de finale de la Ligue des champions (0-1, 0-0), Monaco doit désormais se servir de son très bon parcours européen pour poursuivre son évolution.
Des joueurs et un coach à suivre
Monaco avait l'équipe la plus jeune des quarts de finale de la Ligue des champions. Elle est tombée contre la plus expérimentée. Cela s'est vu. Les Chiellini, Barzagli, Marchisio, Evra, Tevez, n'ont jamais semblé perturbés par les assauts monégasques. Sans parler des dinosaures Pirlo et Buffon. Evra, quatre finales de C1 au compteur, le dit: "La Juve s'est qualifiée à l'Italienne".A Monaco, ils étaient nombreux à découvrir la reine des compétitions. Ils ont appris. Très vite. Les plus jeunes (Kondogbia, Kurzawa, Fabinho, Wallace, Silva, Carrasco et Martial), tous âgés de moins de 22 ans, devront désormais faire le plus dur: confirmer. Plus expérimentés, Abdennour, Subasic, Raggi, voire Dirar se sont, eux, fait un nom sur la scène continentale. A n'en pas douter, le premier, par exemple, sera sollicité cet été.
"Nous avons montré à l'Europe nos qualités individuelles et collectives et nous avons dignement représenté le football français", estime Leonardo Jardim.
A lui aussi, ce parcours donne du crédit pour la suite de son aventure en Principauté. Ou ailleurs, car le technicien portugais n'a jamais caché qu'il n'était pas venu à Monaco pour le projet actuel, celui de développer une politique de jeunes dans le but de les revendre avec une substantielle plus-value.
Une politique à affiner
Alors qu'au mois d'août Vadim Vasyliev, le vice-président monégasque, avait toute les peines du monde à justifier le changement radical de la politique du club, il peut aujourd'hui s'enorgueillir des retombées positives du parcours européen."J'ai échangé avec le Prince (Albert), avec le président du club (Dmitry Rybolovlev).
Nous sommes tous fiers de Monaco, de ce parcours, des efforts et de l'état d'esprit.
On dit un grand merci aux joueurs, à l'entraîneur, car vous nous avez fait rêver", se félicite-t-il.
Capitaliser
Reste désormais à savoir comment Monaco va pouvoir capitaliser. En 2004, après l'épopée jusqu'en finale, Didier Deschamps n'avait tenu qu'une seule saison, avant que le château de cartes ne s'effondre. Et que le club ne plonge en Ligue 2 après quelques saisons de gestion à vue.Si, en interne, nombreux sont ceux qui raillent aujourd'hui le choix de Falcao d'avoir voulu quitter Monaco au dernier moment, d'autres continuent de s'interroger sur la capacité du club à progresser. Moutinho, auteur d'une excellente saison, est de ceux-là. Il n'est pas le seul. Les dirigeants monégasques devront donc savoir jongler habilement avec les transferts, avec les noms de leur effectif, afin que le club demeure attractif.