5 questions sur la création d'un Consortium méditerranéen pour la biodiversité à Marseille

Face à l'urgence climatique, six ONG de conservation de la nature du bassin méditerranéen s'unissent dans un Consortium pour la biodiversité, lancé vendredi 12 mars. L'objectif : développer des projets plus ambitieux, dans l'une des régions les plus menacées de la planète. 

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"Même s'il y a déjà un grand nombre d'organisations aux programmes ciblés sur la Méditerranée, ça ne suffit pas pour faire face à cette vitesse de changement [...] il faut vraiment s'organiser ensemble" : c'est le message d'urgence qu'a adressé Puri Canals, présidente du réseau des gestionnaires d'aires marines protégées en Méditerranée (MedPan), lors d'une conférence de presse qui a eu lieu vendredi.

Avec elle, cinq associations ont décidé d'unir leurs forces et leurs ressources pour passer à la vitesse supérieure dans la protection de la Méditerranée, une zone particulièrement menacée par l'urgence climatique. 

  • Quelles sont les spécificités du bassin méditerranéen ?

Cette région représente moins de 1% de la surface des océans du globe, et 2% de la surface boisée mondiale. Il s'agit cependant de la première destination touristique mondiale, ce qui n'est pas sans impact sur sa biodiversité.

La Méditerranée, en effet, est fortement affectée par la pollution, mais aussi par l'artificialisation des sols ou la surconsommation des ressources naturelles. C'est une région qui devrait être marquée par un réchauffement de 2.2 degrés Celsius d'ici 2050, selon les projections du GIEC.

"Près d'un tiers [de la population] vit dans la zone côtière, et est donc vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, aux épisodes de tempêtes, aux crues et à l'érosion", alerte le Consortium, allant dans le sens d'un rapport alarmiste publié au mois de novembre. Les espèces endémiques du bassin, que l'on ne trouve nulle par ailleurs, font aussi l'objet d'une menace : 21% d'entre elles sont classées vulnérables, et 11% en voie de disparition.

  • Quelles sont les associations réunies dans ce Consortium ?

"Ces acteurs de la préservation des forêts, des îles, de la mer, des zones humides et du littoral vont unir leurs forces de manière complémentaire", explique le Consortium dans un communiqué de presse publié vendredi 12 mars.

Parmi elles, on trouve deux associations spécialistes de la conservation des zones humides méditerranéennes, l'Initiative MedWet et la Tour du Valat. Le Réseau des aires marines protégées de Méditerranée, MedPan, apportera aussi son expertise aux côtés de l'Initiative pour les petites îles de Méditerranée.

Enfin, l’Association internationale des forêts méditerranéennes et le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), qui oeuvre à "encourager et aider les sociétés méditerranénnes à concilier la conservation des ressources naturelles avec leur utilisation", compléteront cette alliance d'ONG.

  • Comment sera-t-il financé ? 

Comme l'a expliqué Fabrice Bernard du Conservatoire du littoral auprès de l'AFP, ce consortium a vocation à être financé "par des montages de projets en commun, après discussion avec différents bailleurs".

Le Consortium a par ailleurs noué des partenariats avec de grands acteurs institutionnels, comme l'Agence française de développement ou le Fonds français pour l'environnement mondial, qui subventionne des projets de développement. 

  • Comment accélérer la lutte contre l'urgence climatique dans le bassin méditerranéen ? 

Pour ne plus perdre de temps, ces associations souhaitent développer un système d'alerte en cas de menaces sur la biodiversité.

"En général, on arrive toujours avec un train de retard", a constaté Jean Jalbert, de l'institut de recherche de la Tour du Valat. "L'idée, c'est développer un mécanisme d'alerte précoce par notre réseau d'acteurs", explique-t-il, ce qui permettra d'agir en amont si un site est mis en péril par un projet.

Le consortium espère aussi remédier au "décalage de moyens observé entre la Méditerranée du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest", a ajouté Mathieu Thévenet, de l'initiative Petites îles de Méditerranée. "Parfois on a des millions (d'euros) déployés sur un projet de conservation en Méditerranée du Nord, alors qu'on a des zones plus remarquables au Sud".

  • Pourquoi l'année 2021 est-elle cruciale en matière de protection de la biodiversité ? 

"2021 est une année phare pour la lutte contre l’érosion de la biodiversité avec de nombreux rendez-vous internationaux", écrivent les six associations dans leur communiqué de presse. 

En janvier, la France, les Nations Unies et la Banque Mondiale ont organisé le One Planet Summit de la biodiversité, une réunion internationale consacrée aux impacts du changement climatique sur les espèces vivantes.

Ce sommet a ainsi inauguré une année marquée par un Congrès mondial de la nature, organisé à Marseille en septembre 2021, suivi de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique en Chine au mois d'octobre. 

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